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Une nouvelle télécabine sur un versant exposé plein sud des Hautes-Alpes ?

La petite commune de Saint Michel de Chaillol compte investir 8 à 10 millions d’Euros dans une nouvelle remontée mécanique qui arriverait aux portes du Parc National des Ecrins. L’enquête publique est en cours, des associations s’opposent au projet.

La remontée mécanique prévue dans le projet de Saint Michel de Chaillol ressemble fort à une télécabine. Quand bien même le dossier d’étude d’impact parle d’un « télépulsé » ou de « téléporté » à faible débit. La remontée partirait de 1.700 mètres d’altitude et arriverait à presque 2.400 mètres. Avec un débit de 500 personnes par heure, elle serait équipée de 6 trains de 4 cabines 10 places. Ce « Téléporté du Grand Sellar » nécessiterait la construction de trois gares (départ, intermédiaire, arrivée) et de 8 pylônes. Un restaurant verrait le jour au niveau de la gare intermédiaire. Un projet qui vise la « diversification touristique 4 saisons ». Mais aussi le maintien « dans l’emploi pour que les jeunes puissent continuer à vivre au pays » et « ne plus dépendre de la neige » peut-on lire dans la note explicative qui accompagne l’enquête publique qui devrait durer jusqu’au 21 mai 2021.

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Des associations opposées au projet de remontée à Saint Michel de Chaillol

SAPN-FNE 05, Mountain Wilderness, la LPO PACA, FNE PACA et le collectif Sauvons le Vieux Chaillol ont publié un communiqué en réponse à ce projet. Sobrement intitulé : « Télépulsé de Chaillol, une mauvaise plaisanterie ? ». Ce texte parle d’un « projet anachronique et destructeur ». Il s’étonne que l’étude d’impact ne dise rien des « effets des 500 personnes à l’heure » sur les alpages, la biodiversité du Parc National des Ecrins… S’élevant contre la « bétonisation à marche forcée de la montagne », ces associations pointent du doigt un « risque de pression accrue sur cet espace fragile et emblématique ».

Elles évoquent également l’absence d’étude sur le versant économique. Dépenser « 10 millions d’euros et balafrer nos montagnes, pour combien d’emplois créés et pour quel retour sur investissement ? ». Enfin, le texte s’étonne de l’absence de procédure d’Unité Touristique Nouvelle. Tout comme de mise à jour prévue du Schéma de Cohérence Territoriale du secteur. La municipalité de Saint-Michel de Chaillot voudrait-elle réaliser son projet sans passer par les garde-fous que la législation prévoit ?

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Illustration  © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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