Une récente réunion au plus au niveau a confirmé les avancées du Kazakhstan en matière de projets de domaine skiable de stature internationale. Dans ce pays marqué par le fossé entre la précarité des masses et le faste ostentatoire des classes dominantes, une telle destination touristique serait – avant tout – destinée aux touristes étrangers. Cette destination ski serait proche d’Almaty, la plus grande ville du pays.
Le plan directeur pour le développement du domaine skiable d’Almaty, baptisé « Almaty Superski », a été approuvé le 25 septembre. Le Comité kazakh du tourisme, sous la présidence du Premier ministre Olzhas Bektenov, a validé cette stratégie. Conçue en partenariat avec la une société andorrane, ce projet vise à transformer le corridor montagneux entourant Almaty. Et d’en faire une destination de classe mondiale pour « le ski et le tourisme écologique ». Selon Yerzhan Yerkinbayev, directeur général de Kazakh Tourism Development, le plan intègre les technologies les plus modernes. Allant de l’utilisation de données satellites pour l’analyse climatique et topographique à l’introduction de standards « verts ». S’appuyant ainsi sur les meilleures pratiques issues de « plus de 120 stations internationales ».
Le projet prévoit une expansion considérable des infrastructures. Le nombre de remontées mécaniques passerait de 16 à 58. Tandis que le réseau de pistes pourrait atteindre entre 300 et 700 kilomètres. Il serait question d’une capacité journalière de 34 000 skieurs contre seulement 6 000 aujourd’hui. La zone centrale engloberait les stations déjà existantes, telles que Shymbulak. Elle serait reliée par un téléphérique moderne partant de la vallée, afin de réduire la dépendance au trafic routier. Joan Viladomat, président de PGI (la société de conseil andorrane), affirme que la proximité de la métropole d’Almaty, dotée d’infrastructures hôtelières, de restauration et de transport, garantira un afflux constant de visiteurs et positionnera rapidement la station parmi les leaders de la région.
Les habitants du pays sont très peu nombreux à skier
Les autorités soulignent que la mise en œuvre du plan respectera les normes environnementales internationales. Pour le gouvernement kazakh, Almaty Superski représente non seulement une ambition touristique, mais aussi une stratégie de diversification économique et de rayonnement international. S’il se concrétise, ce projet voudrait placer le Kazakhstan au cœur de l’industrie mondiale du ski. En offrant une alternative compétitive aux grandes stations alpines et asiatiques. La Chine et son vaste potentiel de touristes est à deux pas d’Almaty (2h de vol pour les 4 millions d’habitants d’Urumqi, 4h de vol pour les 34 millions d’habitants de Chongqing). Les Kazakhs sont pour autant très peu nombreux à pratiquer le ski. Seuls les très privilégiés peuvent s’y adonner. Dans un pays marqué par de profondes inégalités, une majorité qui vit dans la pauvreté et un pouvoir autoritaire qui écrase les contestations.
Illustration – les montagnes au-dessus d’Almaty © Pixabay