K2

Un bivouac extrême au-dessus de 8.200 mètres sur le K2 !

Septembre 1978, deux Américains parviennent au sommet du K2. L’un d’eux va devoir bivouaquer à la descente quelques centaines de mètres sous le sommet. Une nuit qui aurait bien pu être la dernière.

Il est déjà plus de 17h quand Jim Wickwire et Louis F. Reichardt parviennent au sommet du K2. C’est la troisième expédition à réaliser un tel exploit après les Italiens en 1954 et l’expédition japonaise de 1977. Quelques minutes après son arrivée, Reichardt prend le chemin de la descente. Wickwire reste quelques minutes supplémentaires au sommet, notamment pour changer la pellicule de son appareil photo. Il reste bien 30 minutes à 8.611 mètres d’altitude. Quand il entame sa descente, il est presque 18h et le crépuscule est déjà là. Manque de chance, l’alpiniste américain n’a pas pensé à se munir d’une lampe. Sans lumière, descendre les pentes du K2 de nuit n’est pas dangereux, c’est simplement suicidaire.

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Un bivouac extrême sur le K2 !

Entre 8.200 et 8.500 mètres d’altitude, il se décide à improviser un bivouac. Il aménage alors une petite plateforme dans la neige. Il n’a pas de tente ni de sac de couchage, mais un petit sac de bivouac qui lui permet de se protéger du vent et d’éviter une trop grande perte de chaleur. Par chance, Wickwire a de l’oxygène et un petit réchaud, survivre à cette nuit est possible. Si la météo lui donne un petit coup de pouce, il peut s’en sortir. Du moins, il peut l’espérer, personne n’a jamais survécu à un bivouac à cette altitude. Quelques heures plus tard, l’oxygène est épuisé, puis c’est au tour du réchaud de rendre l’âme. Les chances de survie s’amenuisent alors considérablement. Pendant la nuit, il se rend compte qu’il a glissé d’une dizaine de mètres. Un peu plus et il chutait quelques milliers de mètres plus bas. Il passe la nuit à frissonner et à tout faire pour ne pas trop s’engourdir. Il sait que son corps se refroidit d’heure en heure.

Les sauveteurs vont au sommet 

Le lendemain, deux alpinistes commencent à grimper. Ils cherchent à rejoindre Wickwire pour une mission de sauvetage à plus de 8.000 mètres. Après avoir atteint le célèbre passage du Bottleneck, vers 8.200-8.300 mètres, ils aperçoivent leur ami. Il descend, par ses propres moyens, et semble en mesure de continuer. Les deux autres acceptent alors de le laisser et de filer vers le sommet. Ils l’atteindront quelques heures plus tard. Ils se rejoignent finalement pour la nuit dans un camp d’altitude, déjà occupé par Reichardt. La descente se termine jusqu’au camp de base avancé le lendemain et le médecin de l’expédition livre son diagnostic. Wickwire souffre d’une pneumonie et de caillots de sang dans les poumons. Les porteurs l’aident à regagner le camp de base où un hélicoptère peut enfin l’évacuer. Une opération des poumons sera nécessaire pour éviter les risques d’embolie et l’amputation de deux orteils sera également de rigueur.

A son retour, Wickwire qualifiera cette nuit de « longue et froide ». Sans blague… Il raconte cette aventure et bien d’autres dans « Addicted to Danger » (livre en version anglaise).

Illustrations © Maria LyCC BY 2.0

  

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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