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LHTLH : la recette de l’acclimatation de Jornet scrutée par les scientifiques

Publié ce mois-ci dans l’International Journal of Sports Physiology and Performance, un article scientifique détaille le plan d’acclimatation mis en œuvre par Kilian Jornet en 2017 pour gravir le Mont Everest. Grégoire Millet, professeur associé à l’Université de Lausanne et spécialiste de physiologie, et Jornet lui-même ont contribué à la rédaction de cet article.

Pour se préparer à l’altitude, le skyrunner catalan a commencé sa préparation spéciale près de deux mois avant son départ pour l’Himalaya. En plus de ses entrainements réguliers, il a dormi l’équivalent de 46 nuits dans une tente simulant une altitude entre 3.900 mètres et 4.800 mètres. Presque 1 mois et demi à se reposer au sommet du Mont Blanc. Quelques semaines avant le départ, il a réalisé une partie de son entrainement quotidien avec un masque recréant un air moins dense en oxygène. Avec ce système, c’est l’altitude de 6.000 mètres qui était simulée.

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L’article explique que s’entrainer en altitude est un bon complément au sommeil en altitude. Jornet alternait donc une partie de l’entrainement avec masque (en altitude) et sans masque, et du sommeil sous tente (en altitude). Ce que Millet appelle le LHTLH : « Live High, Train Low and High » (Dors en altitude, entraine toi dans la vallée et en altitude). Le résultat de ses sessions s’est vite mesuré via la saturation du sang en oxygène. Fortement diminuée les premiers temps, elle est rapidement remontée, démontrant l’adaptation de l’organisme du Catalan.

Pour parfaire sa préparation, Jornet a également passé quelques jours dans les Alpes. Plus question de simuler l’altitude : l’entrainement et le sommeil se faisaient réellement en montagne.

Il est ensuite parti pour l’Himalaya et en une dizaine de jours seulement, il avait dépassé l’altitude de 8.000 mètres. C’est à cette occasion qu’il aurait gravi l’Everest par deux fois. Un temps record pour grimper dans la région, qui n’aurait pu être accompli sans la préparation des deux mois précédents. Si des doutes ont un temps subsisté* quant à la réalité de ces deux ascensions, la préparation et ses résultats (quelques jours à peine pour atteindre les 8.000 mètres) n’est pas discutable.

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*Pour faire taire la rumeur, Jornet avait publié ses traces GPS : 1ere ascension et 2nde ascension et bien d’autres preuves sur le site d’Ian Corless.

Illustration LHTLH© Hypoxyco

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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