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Ce champignon de l’Himalaya qui aurait pu soigner le covid-19 !

Chaque année au printemps, des centaines de Népalais parcourent les montagnes pour cueillir un précieux champignon, le Yarsa. Réputé à travers le monde asiatique pour sa soi-disant vertu aphrodisiaque, il se vend une fortune dans tout le continent. Et notamment en Chine où le prix du kilogramme dépasse allègrement les 60.000 Euros, rappelle le Nepali Times (en anglais). Le Yarsa s’est même négocié en 2016 au-delà de 120.000 Euros le kilo à Singapour. Dans certaines régions, comme au Dolpo, cette récolte représente quelques 90% des revenus annuels de certaines familles. Près de 100.000 Népalais vivraient de cet étonnant champignon.

Des pouvoirs pas toujours vérifiés scientifiquement   

Si ses pouvoirs ne sont pas vraiment garantis, son surnom est tout trouvé : « Viagra de l’Himalaya ». Au-delà de cette dimension très vendeuse, ses utilisations dans la médecine traditionnelle chinoise sont nombreuses (en anglais). La récolte, qui fait vivre de nombreux tibétains, n’est autorisée au Népal que depuis  2001. Depuis la levée de l’interdiction, le gouvernement de Katmandou impose une taxe aux récoltants de presque 230 Euros par kilogramme. Malgré cet impôt, récolter et vendre le Yarsa est une aubaine pour des milliers d’habitants des montagnes. Près de 3 tonnes du précieux champignon sont ainsi produites chaque année au Népal, et exportées. Ce qui fait du Népal le second producteur mondial, loin derrière le Tibet.

Avec l’avènement de l’épidémie de covid-19, on aurait pu penser à une surexploitation massive du champignon. Et pour cause, au-delà de ses pouvoirs aphrodisiaques, le Yarsa est supposé aider à guérir de certaines maladies. Au début des années 2000, il en avait été question lors de l’épidémie de SRAS. Même si son effet en la matière n’a jamais été documenté. Le champignon de l’Himalaya serait donc « capable » de traiter les affections pulmonaires. Pour autant, la production népalaise n’explosera pas cette année, même si le Yarsa ajoute à sa longue liste de supposés pouvoirs : le traitement du covid-19 !

Pas de récolte pour limiter les risques de propagation

Car ramasser le Yarsa nécessite énormément de main d’œuvre. Des centaines de cueilleurs se retrouvent ainsi dans des prairies d’altitude ou dans des pentes vertigineuses. Impossible dans ces conditions de respecter des gestes barrières. « Un haut risque de propagation du coronavirus quand de nombreux cueilleurs se rassemblent pour chercher le champignon » précise le Kathmandu Post (en anglais). Ce risque a motivé les autorités de deux régions majeures dans la production pour interdire la cueillette cette saison. L’absence de récolte de Yarsa ce printemps pourrait priver de revenus quelques 100.000 habitants des régions de montagne au Népal. Des régions déjà affectées par l’arrêt brutal du tourisme de trekkings et d’expéditions.

Et le réchauffement climatique qui en ajoute une couche !

Une mauvaise nouvelle même si les récoltants doivent de toute façon réfléchir à des revenus alternatifs. Car les scientifiques l’affirment, le Yarsa ne résiste pas au réchauffement climatique et la production va décroissante. La saison dernière, de nombreuses régions du Népal avaient fait l’expérience de cette baisse des récoltes mais également d’une diminution de la qualité. Comme l’expliquait l’Himalayan Times (en anglais).


Illustration © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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