Dans le sillage de la catastrophe de Blatten, les scientifiques suisses tentent de mieux anticiper les effondrements de glaciers. Mais les images satellites, les caméras et les radars ne suffisent plus. L’utilisation détournée de la fibre optique pourrait apporter des solutions.
Des chercheurs suisses explorent l’utilisation innovante des câbles à fibre optique, nous explique SwissInfo. Ce dispositif, traditionnellement utilisé pour les télécommunications, pourrait se changer en outil de surveillance des risques naturels. Ces fibres peuvent détecter des micro-vibrations internes dans la glace ou le sol. Elles fonctionnent grâce à une technologie appelée « détection acoustique distribuée ». De quoi transformer un simple câble en une série de capteurs sismiques. Installés sur des glaciers comme celui du Gorner, ces câbles enregistrent quotidiennement des milliers d’ondes sismiques. Elles pourraient, à terme, révéler les signes avant-coureurs d’un effondrement.
La technologie présente plusieurs avantages. Peu coûteuse, elle est facile à déployer à grande échelle, même dans des zones difficiles d’accès. Elle peut aussi réutiliser des infrastructures existantes comme les câbles de télécommunications. Elle pourrait ainsi compléter efficacement les méthodes traditionnelles telles que les satellites ou les radars, en offrant une vue plus fine des processus internes aux glaciers ou aux versants instables. Pour rendre le système pleinement opérationnel, les chercheurs doivent encore interpréter les signaux collectés. Puis développer des algorithmes intelligents capables de distinguer les signes réels de danger d’autres perturbations. L’objectif à terme est de mettre en place des alertes précoces fiables, accessibles aussi bien dans les pays développés que dans ceux en développement.
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