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Comprendre les cotations en montagne ?

Si vous êtes un pratiquant de la montagne, vous aurez constaté que les itinéraires sont cotés. Une note censée permettre au grimpeur de comprendre facilement à quelles difficultés il va se frotter. Dans un monde où les frontières n’ont plus beaucoup de significations pour les grimpeurs, il serait faux de penser qu’il existe un système de cotations unique et international.

Pour l’escalade, les anglais, les français, les américains mais aussi les autrichiens, les brésiliens, les sud-africains… chacun a son système de cotation. Quand on élargit la pratique à l’alpinisme, il existe de nouvelles échelles plus globales. Un vrai sac de nœuds.

Cotation globale des courses de montagne

Une ou deux lettres donnent une idée de la difficulté de l’ensemble du parcours.
F (Facile), PD (Peu Difficile), AD (Assez Difficile), D (Difficile), TD (Très Difficile), ED (Extrêmement Difficile) voire même ABO (Abominable).

Le classement est assez intuitif, si vous êtes débutant, vous comprendrez qu’il n’est pas prudent de vous aventurer sur un itinéraire dit D (Difficile). La cotation s’affine même avec des signes supplémentaires – et +. Ainsi D- est difficile mais moins que D et encore moins que D+. Les nuances de cette précision sont assez relative et peuvent évidemment varier selon la personne qui cote la voie. Les débats peuvent être long pour finalement accepter qu’un parcours est classé TD et non TD+.

Grimper l’Aiguille du Tour dans la vallée de Chamonix sera une course de débutant classée F (Facile), s’attaquer à l’Eperon Walker aux Grandes Jorasses sera un itinéraire ED- (Extrêmement Difficile).
Le Mont-Blanc par la voie normale ? Peu Difficile (PD). Si ce sommet mythique est classé sur les premières marches de cette échelle, cela ne veut pas dire que tout le monde peut s’y aventurer. En effet, même une course F (Facile) reste un itinéraire d’alpinisme et nécessite une connaissance de la montagne, de la pratique de l’alpinisme et de l’utilisation de son matériel.

Cotations escalade

Pour compléter cette première note, le type de parcours va venir ajouter des éléments complémentaires. Ainsi, si le parcours comporte des passages d’escalade, il conviendra d’en préciser le niveau selon une autre grille. Cette dernière s’étire de 1 à 9c (dans le système français), de 4a à 7b (chez les anglais) ou 5.2 à 5.15c (outre-Atlantique). Si on se cantonne au système français, il est assez facile à comprendre. Il est composé d’un chiffre (1, 2, 3…), auquel on ajoute une lettre (a, b ou c) et enfin éventuellement un signe + . Une falaise cotée 4 sera réservée aux débutants. Plus ce chiffre augmente plus la difficulté augmente (les lettres n’étant que des subdivisions). Après 5a, 5b, 5c, on passe à 6a. Bref, c’est limpide.
S’il est question de glace ou de terrain mixte, d’autres cotations peuvent sortir du sac à dos. Enfin, des cotations peuvent s’ajouter pour détailler le sérieux (engagement, longueur, éloignement, risques objectifs…), le niveau de ski nécessaire quand il est possible de monter ou descendre à ski.

Exercice pratique

Essayons de nous y retrouver avec cette cotation du Grand Paradis par la voie normale

F   III  P2  2.3/E1

Le F est donc la cotation globale de la voie considérée comme Facile.
Ensuite le III est la note de sérieux (sur une échelle de I à VII). Il s’agit là d’une voie assez longue, avec quelques risques objectifs et un éloignement notable mais pas fou non plus.
P2 note la qualité de l’équipement en place (de P1 : bien équipé à P4 : pas équipé et vous n’arriverez pas à protéger parfaitement ce parcours).
2.3/E1 est un élément notant le niveau de ski (de 1.x : niveau initiation à 5.x : pentes supérieures à 45°) et l’exposition (de E1 : exposition faible à E4 : mort certaine en cas de chute). Ici, avec un niveau 2.3, la pente ne sera jamais supérieure à 35° et l’exposition (E1) est minimale.

Lorsque le parcours n’est pas équipé et le ski n’est pas une option, la cotation est plus courte, comme la cotation du Mera Peak : PD IV ; un sommet pour débutants au cœur des montagnes népalaises.

Voilà, désormais d’un seul coup d’œil vous comprenez tout aux cotations !

EN SAVOIR PLUS >  Les cotations sur CamptoCamp

Illustration (c) – Licence Pixabay

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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3 réflexions sur « Comprendre les cotations en montagne ? »

    1. Bonjour Vincent, E note l’engagement ou exposition d’un itinéraire. De E1 engagement très faible à E4 très fort. En gros plus le chiffre est élevé plus un petit souci peut se transformer en gros problème. Dans un parcours E1 une chute est généralement facile à enrayer. Sur un E4, une chute peut être fatale. On retrouve ce type de cotation en rando, en ski de rando et dans d’autres disciplines comme l’alpinisme. La logique est la même : plus le chiffre est élevé, plus un parcours expose le pratiquant.

  1. « (…) comme la cotation du Mera Peak : PD IV ; un sommet pour débutants au cœur des montagnes népalaises. »
    Donc l’Everest, classée elle aussi « PD », serait donc aussi un « sommet pour débutant »?…
    C’est la cotation globale ET la cotation engagement qu’il faut regarder pour se faire une idée du niveau de difficulté. Contrairement à ce que votre article laisse entendre (« on peut aussi ajouter… »), ce dernier n’est nullement facultatif, toute cotation étant toujours à double entrée (cotation globale + cotation engagement, en chiffres romains).
    Soient les trois sommets suivants par leurs voies normales respectives: Mont blanc, Pic Lénine, Everest. Nous aurons trois sommets classés « PD ». Est-ce à dire qu’il s’agit de trois voies de niveau de difficulté équivalents? Bien évidemment non. Et ce n’est certainement pas les « + » ou les « – » adjoints à la cotation globale « PD » qui suffiront à rendre compte des écarts rencontrés.
    C’est là que la cotation engagement (on dit parfois « de sérieux », et ce n’est peut être pas pour rien) intervient. Elle comporte 6 échelons (parfois 7), prenant en compte longueur, éloignement de la vallée, altitude, difficultés rencontrées en cas de pépin, etc. Ici, le Mont Blanc sera à 3, le Lénine à 4, et l’Everest à 6.
    On commence donc à y voir un peu plus clair: l’Everest VN est peut être une voie « peu difficile » techniquement, mais qui exige un degré d’engagement maximal (6/6) de la part des alpinistes.
    Pas forcément une « montagne pour débutant », donc…

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