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En « cas de problème, ils ne sauront pas survivre sur le K2 » !

Avec l’annonce ce week-end de la participation de Magdalena Gorzkowska à l’hivernale au K2, plusieurs voix se sont élevées pour critiquer cette expédition et les risques encourus.

Au-delà de deux pratiques radicalement opposées de l’himalayisme, Marcin Miotk dénonce « l’apogée d’une mode malsaine » où les likes et les plans marketing l’emportent sur l’expérience et les compétences. Qui est Marcin Miotk ? Si son nom est peu connu en France, il est un des rares alpinistes au monde à avoir gravi l’Everest sans oxygène. Il connait le K2 pour l’avoir gravi en 2010 mais aussi l’Annapurna dont il a grimpé la face Sud. En mettant de côté les accusations de misogynie, il détaille ce qui lui fait peur dans l’annonce de Magdalena Gorzkowska.

Magdalena Gorzkowska : la quête de followers en tête de ses préoccupations ?

Expliquant que son ascension du Makalu était en partie un coup de chance, et que malgré tout, la réussite ne tenait qu’à un fil. Avec un tel manque d’expérience en haute altitude, il craint qu’une telle expédition au K2 en hiver ne soit pas « voyage sportif avec de réelles chances d’atteindre le sommet ». Mais plutôt une aventure « pour faire parler sur les réseaux sociaux ». Au passage, Miotk égratigne les autres alpinistes polonais qu’il juge soit silencieux soit malhonnêtes dans leurs commentaires sur cette expédition. Enfin, il critique les médias « grotesques » qui parlent de ces expéditions au K2.

Il est vrai que l’annonce de Magdalena Gorzkowska a de quoi surprendre. Cette ancienne athlète en relais 4 x 400 mètres. Depuis quelques années, elle s’est lancée dans des projets en montagne. Après une ascension de l’Everest en 2018, elle avait alors 26 ans, elle a gravi le Makalu (sans oxygène) puis le Manaslu. Ces dernières années, son compte Instagram alterne les photos piolet à la main et en maillot de bain (ou les deux). Pour faire face à l’hiver sur le K2, elle explique (lien en polonais) s’être surentrainée. Et utiliser une combinaison chauffante. Est-ce qu’un tel gadget suffira à lui assurer a minima sa survie, au mieux une victoire sur le K2 en hiver ? Rien n’est moins sûr.

Peu ou pas d’expérience hivernale au K2

Quant au manque d’expérience en himalayisme hivernal chez tous les participants, avancé par Miotk, il est bien réel. Les alpinistes les plus expérimentés en la matière, qu’ils soient basques, italiens, polonais ou russes, ne seront pas au K2 cet hiver. Le compte Twitter Russianclimb résumait il y a quelques heures le point de vue de nombreux observateurs. Dans « ces expéditions, presque personne n’a d’expérience hivernale en haute altitude. Cela signifie qu’en cas d’urgence, ils ne sauront pas comment survivre dans de telles conditions ».

Les soutiens de Magdalena ont eu tôt fait de convoquer la mémoire de Wanda Rutkiewicz pour affirmer que les chances de réussite cet hiver étaient réelles. Légende de l’alpinisme polonais, Rutkiewicz est la première femme à avoir gravi le K2. C’était en juin 1986, à l’époque des époux Barrard. Elle était décriée au début de sa carrière mais vite devenu une icône de l’alpinisme féminin. Elle est morte en pleine expédition sur le Kangchenjunga quelques années plus tard. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Wanda et Magdalena sont bien deux femmes polonaises mais leurs expériences ne sont pas vraiment comparables. Avant de mettre les pieds au Karakoram ou en Himalaya, Rutkiewicz avait acquis une solide expérience dans les Tatras, les Alpes ou encore le Pamir. Pendant une bonne quinzaine d’années. Gorzkowska ne peut hélas pas en dire autant. Sa première « grosse expérience » est son ascension de l’Everest, dans une expédition commerciale. C’était il y a 2 ans.

Illustrations  © DR

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3 réflexions sur « En « cas de problème, ils ne sauront pas survivre sur le K2 » ! »

  1. Cette phrase me fait sourire « Cela signifie qu’en cas d’urgence, ils ne sauront pas comment survivre dans de telles conditions »…
    En cas d’urgence dans de telles conditions, que l’on soit expérimenté ou non, il faut principalement compter sur la chance car seule la montagne décide..encore plus à -40°C.. L’histoire a de nombreux exemples.

    1. Tres clairement je ne vois pas en quoi une experience d une quinzaines dans les alpes,pamir, … vien foutre la dedans l himlaya n est comparable en rien… Que ce soit par chance ou non pour une debutante sans oxy et en reussir 3 ..les alpes n ont rien a foutre la, cette mentaliter a toujours vouloir des gens qui ont des 20 ans d experience qui on fait les alpes l amerique du sud l afrique etc… ont voit encore isabelle revolt et bien d autre LEURS GRANDE EXPERIENCE ET LE RESULTAT … Elle est jeune donc encore plus de capaciter a s adapter a la situation donc bonne chance a elle on verra bien … disont plutot que le club des pro de l himalaya est bien fermer et n est pas fort acceuillant meme pour ceux ayant effectuer quelques 8000, je comprend mieux nirmal et d autres qui font leurs trucs de leurs coter. bonne chance a elle

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