Glacier Baltoro vers le K2

Les témoignages des rescapés du K2 : « on l’a perdu, il a chuté ! »

Les alpinistes rescapés du K2 racontent les heures passées dans un Camp 3 surpeuplé et ce qui a pu conduire au bilan tragique que nous connaissons aujourd’hui.

Dans une interview pour la radio polonaise RMF24, Magdalena Gorzkowska plante le décor (lien en polonais) . Elle décrit ses problèmes de santé comme salvateurs : « Cette maladie nous a sauvé d’une catastrophe » explique-t-elle. Car oui, la dernière tentative de sommet s’est soldée par une véritable tragédie. Un mort et trois disparus en quelques heures seulement.

Pas de cordes fixes pour Skatov

Les médias bulgares se sont particulièrement intéressés au cas d’Atanas Skatov, leur compatriote mort au K2 (lien en bulgare). Ils ont notamment interviewé un rescapé de l’expédition. Le grec Antonis Sykaris, qui a pris le chemin du retour en hélicoptère, à cause de graves gelures. Il raconte qu’il suivait Skatov dans la descente du Camp 3, dans une « pente assez prononcée sans cordes fixes ». Et de préciser « il y en avait mais elles étaient sous la neige ». Le Bulgare avançait « sans piolet » et soudain « je ne peux pas publier ce moment, Atanas a disparu ». Et de rapporter les propos du sherpa : « Atanas est parti, on l’a perdu, il est tombé ! ».

A près de 7.000 mètres d’altitude, en plein hiver, l’absence de cordes fixes accessibles a donc très certainement favorisé cette chute fatale. Bien avant ce témoignage pourtant, le responsable de l’expédition Chhang Dawa Sherpa, s’était empressé de dire que les cordes fixes étaient en bon état. Et qu’il ne pouvait que s’agir d’une maladresse en passant d’une corde à l’autre.

Impossible de se reposer au Camp 3

D’autres témoignages rapportent les conditions critiques dans lesquelles près de 25 grimpeurs ont passé la nuit dans un nombre limité de tentes au Camp 3. John Kedrowski raconte que le « manque de tentes ne permettait pas de se reposer, de se réhydrater ni même de changer de chaussettes » (lien en anglais). Parmi les autres comptes-rendus, celui de l’irlandais Noel Hanna dont l’épouse rapportait qu’il n’avait pas de quoi boire, faute de réchaud pour faire fondre de la neige. Sans possibilité de se réchauffer, de se réhydrater et de se reposer, comment aller vers le sommet ? La plupart ont préféré faire demi-tour. Ceux qui ont continué ne sont plus là pour témoigner.

Le mot de la fin pour Tamara Lunger, elle aussi rescapée du K2. Cette « expédition a commencé comme un rêve et s’est terminée en cauchemar ».

Illustrations Glacier du Baltoro, en chemin vers le K2 © Maria LyCC BY 2.0

  

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