Benjamin Védrines et Nicolas Jean ont réussi l’ascension du Jannu Est au Népal. « On rêvait de ce sommet depuis longtemps » raconte Védrines. Le rêve est désormais réalité.
Au terme d’une ascension exceptionnelle, Nicolas Jean et Benjamin Védrines ont écrit une nouvelle page dans l’histoire de l’alpinisme. Le 15 octobre à 13h40, après deux jours et demi d’efforts, la cordée française a atteint pour la première fois le sommet du Jannu Est (7 468 m). Un sommet de l’Himalaya grimpé en style alpin — sans oxygène, ni corde fixe, ni assistance. Ce défi extrême, réalisé sur une paroi nord de 2 250 mètres réputée infranchissable, marque l’aboutissement d’un rêve de longue date. L’exploit consacre aussi la complicité et la force du duo, déjà reconnu pour sa rapidité et sa maîtrise technique. Leur préparation, mêlant ascensions marquantes dans le massif du Mont-Blanc et acclimatation rigoureuse au Népal, a porté ses fruits. Avant le Jannu Est, ils avaient déjà signé la première du sommet vierge Anidesh Chuli (6 808 m), ultime test avant leur tentative décisive.

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L’ascension, marquée par des conditions extrêmes — neige profonde, froid intense et pentes vertigineuses — a mis à rude épreuve leur résistance physique et mentale. « C’est, sans aucun doute, la plus importante ascension de ma carrière », confie Nicolas Jean. Pour Benjamin Védrines, « c’est l’ascension d’une vie », symbole d’un partenariat soudé et d’une préparation exemplaire. Ensemble, ils ont ouvert une nouvelle voie sur un sommet encore vierge, repoussant les limites du possible en haute montagne. Leur réussite s’impose comme un exploit majeur de l’alpinisme contemporain, alliant engagement, humilité et pureté du style.
Illustrations © Quentin Degrenelle, Thibaut Marot
