par A l’autre bout du monde, la fameuse théorie complotiste du Grand Remplacement fait des émules. Le secteur touristique du Japon, désormais pilier de l’économie du pays, recrute des travailleurs étrangers et fait grimper les scores de l’Extrême-Droite locale.
À Kutchan, petite ville nichée au pied du mont Yotei, le ski attire depuis des années une clientèle internationale. Jadis terre agricole, la région vit désormais du tourisme hivernal. Mais ce succès s’accompagne d’un bouleversement social raconte le New York Times. Pour faire tourner hôtels, restaurants et chantiers, dans un pays vieillissant, les entreprises recrutent massivement des travailleurs étrangers. Ils viennent principalement d’Asie du Sud-Est. Une évolution qui inquiète une partie des habitants, attachés à l’identité locale et aux traditions japonaises.
Lire aussi : Skier au Japon va coûter de plus en plus cher !
La pénurie de main-d’œuvre, conséquence directe du vieillissement de la population et de la faible natalité, pousse pourtant le Japon à ouvrir ses portes. À Kutchan, certains redoutent un « grand remplacement » culturel, voyant dans l’arrivée de centaines d’étrangers une menace pour la cohésion de la ville. Près de 22% des 17.000 habitants de cette petite bourgade sont aujourd’hui originaires de l’étranger. Pétitions, protestations et discours politiques populistes se multiplient, tandis que les autorités locales peinent à concilier ouverture économique et apaisement social.
Pourtant, sans cette main-d’œuvre étrangère, l’économie locale s’effondrerait. Les jeunes Japonais désertent les emplois du tourisme, jugés trop durs et peu rémunérés. L’avenir de Kutchan symbolise une situation qui touche le Japon tout entier. Entre la peur du déclin et celle de l’étranger, Kutchan incarne les tensions d’un pays à la croisée des chemins.
Kutchan est une porte d’entrée sur le célèbre domaine skiable de Niseko, sur l’île d’Hokkaido.
Illustration © Immanuelle, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons
