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Plateau tibétain : le feu d’artifice qui ne passe pas !

L’artiste artificier qui s’était illustré lors des cérémonies des Jeux Olympiques de Pékin en 2008 était à la manœuvre sur le plateau tibétain il y a quelques jours. Mais sa performance, soutenue par un équipementier de sport mondialement connu, n’a pas été du goût de tout le monde.

Un spectaculaire feu d’artifice multicolore, organisé sur le plateau tibétain près de Shigatsé, a provoqué une vive polémique en Chine. L’événement, baptisé Rising Dragon, est l’œuvre de l’artiste Cai Guo-Qiang. En collaboration avec la marque de vêtements de plein air Arc’teryx. Les images, diffusées sur les réseaux sociaux, montraient une traînée lumineuse serpentant le long des montagnes. Des formes rappelant la silhouette d’un dragon. Mais très vite, la fête a tourné à la controverse. De nombreux internautes ont dénoncé une atteinte à un écosystème fragile et isolé. Face à l’ampleur des critiques, les vidéos ont été retirées. Et les autorités locales ont ouvert une enquête officielle.

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Sous pression, Arc’teryx a publié des excuses publiques sur Weibo et Instagram. L’équipementier affirme que l’événement allait à l’encontre de ses engagements environnementaux. La marque, détenue par le groupe chinois Anta Sports, a annoncé qu’un organisme indépendant mènerait une évaluation écologique pour mesurer d’éventuels dégâts. Cai Guo-Qiang, connu pour ses spectacles pyrotechniques monumentaux, a lui aussi exprimé ses regrets. Il a promis de coopérer pleinement avec les enquêteurs.

En savoir plus : L’artiste travaille depuis longtemps sur des projets en montagne. Une de ses ambitions était de réaliser une œuvre sur le mont Fuji, au Japon, et sur la montagne Sainte-Victoire, en France, mais les autorités locales lui auraient refusé l’autorisation pour des raisons environnementales. Il a alors visé des régions désertes du Tibet, en Himalaya.

Malgré les assurances des organisateurs, qui affirment avoir utilisé des matériaux biodégradables et choisi un site en dehors des zones de protection écologique, le doute persiste. Si aucun impact immédiat n’a été constaté, la polémique révèle une tension grandissante entre initiatives artistiques ou marketing et la préservation des milieux naturels. Sur les réseaux, les commentaires vont bon train, rappelant qu’un art destiné à célébrer la nature devrait avant tout commencer par la respecter.

Illustration – Feu d’Artifice au Tibet par Cai Guo-Qiang © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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