GLOF

La menace des GLOF réclame une improbable coopération internationale

Les dangers liés aux lacs glaciaires (GLOF) ne peuvent pas toujours être gérés par un seul pays. Plus de la moitié des situations qui menacent le territoire népalais sont liées à des lacs en Chine ou en Inde.

Face à l’accélération du réchauffement climatique, le Népal se trouve en première ligne d’une menace grandissante : l’augmentation du risque d’explosion de lacs glaciaires (ou GLOF pour Glacial Lake Outburst Flood). Selon le Département d’hydrologie et de météorologie (DHM), rapporté par le Nepalitimes, près d’un quart des glaciers ont reculé entre 1977 et 2010. Entraînant une expansion rapide de nombreux lacs glaciaires. Mais sur les 47 lacs considérés comme potentiellement dangereux pour la région, moins de la moitié se situent au Népal. 21 au Népal, 25 en Chine et un en Inde. Le risque transfrontalier est donc majeur et nécessite une improbable coopération régionale.

Dans le massif de l’Hindu-Kush-Himalaya, qui couvre plusieurs pays, le recul des glaciers a fait naître près de 25.000 lacs glaciaires de différentes tailles. Si tous ne représentent pas des menaces pour les populations alentours, seule une extrême minorité bénéficient d’un suivi et de dispositif d’alerte.

GLOF : une collaboration internationale limitée

Le Népal a déjà entrepris plusieurs interventions majeures, notamment l’abaissement du niveau des lacs glaciaires de Tso Rolpa et d’Imja, ainsi que l’installation de systèmes d’alerte précoce pour protéger les communautés en aval. Fort de cette expérience, le pays a obtenu un financement du Fonds vert pour le climat afin de réduire les risques associés à quatre autres lacs menaçants. Le Népal agit donc sur ses propres lacs. Mais la collaboration internationale reste limitée. Ni la Chine ni l’Inde ne partagent régulièrement leurs données météorologiques, ni leurs alertes éventuelles. De quoi compliquer grandement la prévention des catastrophes. L’exemple récent d’une crue glaciaire survenue en Chine, dont l’absence d’alerte a coûté neuf vies au Népal, illustre tristement ce manque de coopération.

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Au-delà du partage de données à l’échelle internationale, la sensibilisation du public demeure cruciale. Certains décès surviennent encore faute d’avoir pris les avertissements au sérieux. Dans un contexte de dérèglement climatique qui intensifie pluies extrêmes, crues soudaines et risques de glissements de terrain, la diffusion et le partage des données sont essentiels, mais l’éducation du public sur ces sujets semble l’être tout autant.

Illustration © Pixabay

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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