Au Népal, si vous êtes un touriste avec la bonne assurance, une prise en charge par hélicoptère pourra devenir une formalité au beau milieu de votre trek. Y compris si l’urgence est loin d’être vitale. Pour les habitants, notamment dans les régions les plus inaccessibles, c’est une toute autre histoire.
Dans la région du Haut-Dolpo, les urgences médicales se transforment souvent en course contre la montre. Les habitants, isolés par l’absence de routes et les longues journées de marche nécessaires pour atteindre Dunai, n’ont d’autre choix que de se tourner vers les évacuations par hélicoptère. Mais ces vols coûtent extrêmement cher et dépendent d’autorisations spéciales. De quoi entraîner des retards dangereux. Les histoires récentes de Dawaphuti Gurung et Pamba Gyaljung Lama, illustrent ces difficultés. L’une était atteinte de graves complications cardiaques, l’autre victime d’engelures sévères. Malgré des demandes répétées, l’hélicoptère n’a pu décoller qu’après de longues démarches administratives.
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Cette lenteur aggrave l’état des patients, déjà fragilisés par la distance et le manque d’infrastructures médicales. Les familles, souvent pauvres, doivent emprunter pour payer des évacuations qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers de roupies. Même lorsque des hélicoptères se trouvent déjà dans la zone pour d’autres missions, les tarifs restent élevés et les autorisations tardent. Les compagnies aériennes justifient ces délais par les procédures obligatoires. Mais pour les habitants du Haut-Dolpo, chaque heure perdue peut coûter une vie.
Face à cette situation, les habitants demandent une réforme urgente. Ils plaident pour que les autorités locales puissent autoriser directement les vols de secours, sans passer par Katmandou. Certains réclament aussi l’extension de la prise en charge gouvernementale à tous les patients en situation critique. Elle se limite aujourd’hui aux femmes enceintes et aux suites de couche.
Illustration – un hélicoptère privé au Népal © Simrik Air
