par Cet automne, Lise Billon et Maud Vanpoulle ont accompagné trois aspirantes-guides en expédition dans l’Himalaya indien. Elles ciblaient le Brahmasar I.
Au cœur de l’Uttarakhand himalayen, l’équipe féminine encadrée par Lise Billon et Maud Vanpoulle s’est aventurée en octobre dans la vallée de Satling. Dans « la vallée des sept pics », leur objectif était le Brahmasar I , seul sommet encore vierge du massif. Niché entre les glaciers de Satling et de Dudhganga, ce sommet discret n’avait plus vu passer d’alpinistes depuis 2014. Dès les premiers pas sur le glacier, les effets du changement climatique se révèlent. Retrait glaciaire, éboulements, absence de glace sur les faces nord. Malgré une fenêtre météo annoncée comme parfaite, les quatre grimpeuses engagées sur l’arête nord — Sophie Jacob, Isis Millerioux, Lise Billon et Maud Vanpoulle — doivent renoncer après une journée d’efforts face à une neige instable et à un rocher délité. La frustration est brève : l’Himalaya impose ses règles, mais il offre toujours d’autres possibles.
Changement d’objectif !
Revenues au camp de base avancé, perché à 5 000 m, les alpinistes redéfinissent leur objectif et se tournent vers les parois de granite ensoleillées dominant le camp. Elles repèrent alors une élégante arête ouest menant à la pointe Walkers, un sommet de 5 300 m. En deux jours d’exploration sur un terrain inconnu, elles ouvrent une nouvelle voie de 300 m, soutenue et esthétique, baptisée « Bhālō and the Biscuit » en hommage à l’ours rôdant autour du camp et à la précédente expédition anglaise. Une seconde ligne sur l’arête est gravie le lendemain. Juste avant que les précipitations ne referment leur précieux créneau météo. Entre granite compact, fissures verticales, neige traîtresse et descentes nocturnes improvisées, l’aventure n’aura pas manqué !
Et Lise Billon et son franc-parler d’ajouter « Nous n’avons pas exactement atteint le sommet. La nuit nous a rattrapés et un bloc de neige nous bloquait le chemin, 5 mètres au-dessus de nous. (…) Donc, pour la police de l’éthique, non nous n’avons pas fait le sommet. »
Illustration @ ENAF / FFME
