La consommation d’alcool ne fait pas bon ménage avec la pratique du ski. A Sölden (Autriche), on tente de répondre à ce problème avec une nouvelle règlementation.
La municipalité de Sölden, en Autriche, a décidé de réglementer la consommation d’alcool sur son territoire. Dans le sillage d’autres communes touristiques de montagne, la célèbre destination interdit désormais la consommation d’alcool. Tout comme le transport de contenants d’alcools ouverts, dans des zones définies. Au fil des décennies, les incivilités liés à la consommation d’alcool ont augmenté. Et les campagnes de sensibilisation tentées pendant plusieurs saisons n’ont, semble-t-il, pas apporté les résultats escomptés. Des amendes pouvant atteindre 2.000 Euros sont prévus dans cet arrêté municipal. La consommation dans les bars, restaurants et établissements nocturnes n’est pas concernée.
En Autriche, on pratique le ski sous l’empire de l’alcool
Les destinations de montagne autrichiennes ont un problème d’alcool. En 2020, le directeur de la station de Grossarl avait carrément démissionné. Il affirmait ne plus vouloir être responsable de toutes les situations dangereuses causées par les skieurs ivres. Une étude publiée il y a une dizaine d’années expliquait même qu’1 skieur sur 5 en Autriche skiait sous l’empire de l’alcool. Pire, la même enquête révélait que 29% des accidents de ski dans le pays impliquaient des pratiquants avec un taux d’alcoolémie dépassant le taux autorisé pour conduire une voiture. Pourtant, une décennie plus tard, la situation a guère évolué. Si l’Allemagne ou l’Italie ont légiféré pour interdire le ski avec plus de 0,5g d’alcool par litre de sang (comme pour la conduite), l’Autriche ne s’y est pas résolu.
Et en France ?
En France, il n’existe pas non plus de légisation spécifique. Sur les pistes comme dans les rues des stations, c’est la loi relative à l’ivresse sur la voie publique qui s’applique. Rien n’empêche donc de boire pourvu que vous ne le montriez pas trop si vous croisez la route de gendarmes. Faute de chiffres officiels démontrant l’ampleur supposée du phénomène, le sujet est laissé aux décideurs locaux. Comme à Sölden, une municipalité alpine pourrait décider de régir la consommation d’alcool pour sécuriser ses rues ou ses spites de ski. En avril dernier, une députée des Alpes Maritimes posait la question au Ministre de l’Intérieur sur des « actions concrètes que le Gouvernement entend mener afin de réguler la consommation d’alcool sur les pistes et ainsi œuvrer dans le sens de la prévention des comportements accidentogènes au ski ». Elle n’a pas reçu de réponse.
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