Peut-être aurez-vous la chance de croiser la route du dernier film du cinéaste népalais Kesang Tseten, The Lama’s son (le fils du Lama) ? A ne pas rater !
Le nouveau film de Kesang Tseten est diffusé cet automne dans de rares festivals en France. Lauréat du Festival de la Culture tibétaine à Chamonix cette année, The Lama’s son documente les dernières communautés bönpo au Népal. Leur religion, qui a précédé l’arrivée du bouddhisme, est de moins en moins pratiquée localement. Faute d’habitants… Les lamas, guides spirituels, doivent transmettre leur savoir à leur descendance. Mais dans ce village du Mustang (Népal), le fils du lama est parti depuis longtemps. Comme nombre de jeunes népalais, il a émigré vers des cieux plus cléments. Il cuisine des sushis à New York. Le père espère un retour de son fils. Même si tout indique le contraire. A commencer par les autres départs. Comme celui de Chimi, enseignante qui part rejoindre son fiancé qui conduit des Uber aux Etats-Unis.
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La fin du Shangri-La
Quand le réalisateur croise un groupe de femmes âgées qui remplissent leurs seaux d’eau, il leur demande où sont passés les habitants. « Ici, là, partout » répond une d’entre elles. Les jeunes sont partis au Japon, aux Etats-Unis, à Hong-Kong. Et pendant ce temps, la vie de ceux qui sont restés est bouleversée par les forces de la nature. Le village est aux premières loges du réchauffement climatique. Le lama emmène le documentariste sur le passage de la dernière crue glaciaire qui a emporté champs et maisons. Ce que les orientalistes ont un temps fantasmé « en Shangri-La, le paradis himalayen, n’est plus » souligne le film. La tradition Bön, elle, n’a pas totalement disparu. On la retrouve jusque dans un centre culturel newyorkais, bien loin des montagnes du Mustang et du Haut-Dolpo.
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