Cloud Seeding

+20% de neige en plus avec des drones qui ensemencent les nuages ?

Une entreprise américaine fait voler des drones pour augmenter les chutes de neige au-dessus de régions qui en manquent cruellement. De quoi renflouer les réserves pour l’été et enneiger des pistes de ski ? C’est quoi cette histoire de cloud seeding ?

Rainmaker, une entreprise basée dans l’Oregon, annonce révolutionner la gestion de l’eau et de la neige grâce au cloud seeding. En français ensemencement des nuages. Une révolution ? Plutôt une utilisation marketée d’une méthode datant du milieu du siècle dernier.

À l’aide de radars avancés, de drones et d’une plateforme météo de pointe, la société compte stimuler les précipitations hivernales. Elle vise une augmentation du manteau neigeux de 10 à 20 %. Cet automne, elle lance le plus vaste programme d’ensemencement de nuages de l’histoire moderne des États-Unis. Elle opèrera dans le bassin de la Bear River, une zone essentielle à l’alimentation du Grand Lac Salé. L’objectif : renforcer la résilience face à la sécheresse dans l’Ouest américain, notamment en Utah et en Idaho.

En introduisant de petites quantités d’iodure d’argent dans les nuages, ces drones « reproduisent le processus naturel de formation de la neige, sans altérer le climat ». Cette technologie, vieille de près de 80 ans, est désormais pilotée par des technologies avancées. Elle crée un lien entre sports d’hiver et gestion durable de l’eau. En Utah, où 95 % des ressources hydriques proviennent de la neige, l’augmentation du manteau neigeux signifie à la fois plus de poudreuse sur les pistes et davantage d’eau potable pour les villes et les exploitations agricoles.

Au-delà de l’innovation technologique, l’opérateur veut s’imposer comme un acteur clé de la transition climatique. En collaboration avec les États et les stations de ski, l’entreprise milite pour “Save Our Snow” — sauver notre neige. Un appel à agir face au réchauffement et à la crise de l’eau. Selon Parker Cardwell, porte-parole de l’entreprise, “la même neige sur laquelle nous skions en hiver est celle que nous buvons au printemps”.

Et en France ?

En France cette technique n’est que très peu encadrée. Alors même que sa nocivité pour les écosystèmes est pointée du doigt depuis plus de 15 ans. Aujourd’hui elle serait principalement utilisée pour réduire les risques de grêle dans des régions de viticulture. Dans certaines conditions l’ensemencement de nuages semble apporter des résultats prometteurs (de 10 à 20% d’augmentation des précipitations). En revanche, le bénéfice pour la réduction de la grêle n’est pas si clairement démontré.

Illustration © Pixabay

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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