Le gouvernement népalais a rendu public un rapport sur l’état du secteur aérien dans le pays. Et faute de réformes majeures, rien ne semble s’arranger…
Un rapport gouvernemental publié à Katmandou tire la sonnette d’alarme rapporte le Kathmandu Post. Le ciel népalais resterait l’un des plus dangereux au monde. Malgré des engagements répétés, les réformes du secteur aérien stagnent. La faiblesse du contrôle, le manque de coordination et l’inefficacité des institutions placent le Népal parmi les pays les plus à risque pour le transport aérien. Ce sont les conclusions d’un comité dirigé par l’ancien juge Anil Kumar Sinha.
Le document, fondé sur des consultations avec la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et d’autres experts, dénonce la lenteur des progrès dans la séparation entre les fonctions de régulation et celles d’exploitation. Créer un organisme indépendant chargé des enquêtes sur les accidents, renforcer l’autonomie financière des aéroports. Autant de pistes qui n’aboutissent toujours pas. En trois ans, huit crashs majeurs ont coûté la vie à des centaines de passagers, confirmant l’urgence de ces réformes.
Lire aussi : Corruption sous la piste de l’aéroport de Pokhara !
Le rapport critique également la politique tarifaire du gouvernement. Avec sa taxe sur le développement aéroportuaire, il aurait renchéri les billets et découragé le tourisme. Les compagnies étrangères, contraintes de voler vers des aéroports encore inachevés, dénoncent un climat d’insécurité et de mauvaise gouvernance. Pour regagner la confiance internationale, le Népal devra parvenir à modifier la gouvernance de son secteur. Mais aussi moderniser ses infrastructures et professionnaliser la gestion de ses aéroports. Sans oublier d’appliquer rigoureusement les standards mondiaux de sécurité aérienne. Le chemin est encore long.
Illustration © N509FZ, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
