par Aucun casque de ski ne protègerait vraiment les skieurs à partir d’une certaine vitesse. La faute à des normes très éloignées de la réalité des pratiques actuelles.
Obligatoire en Italie depuis cet hiver, le casque est désormais porté par une grande majorité des skieurs partout en Europe. Pourtant, son efficacité réelle est loin de correspondre aux vitesses atteintes aujourd’hui. Selon un test mené par l’émission A Bon Entendeur (RTS), aucun des 16 modèles analysés – pourtant fabriqués selon les normes en vigueur – ne protège en cas d’impact à 50 km/h. Ou lors d’une collision entre deux skieurs descendant à 35 km/h. Or, d’après une étude de la SUVA, 75% des skieurs dépassent les 50 km/h. Près d’un cinquième atteint même les 75 km/h. À cette vitesse, le cerveau peut subir jusqu’à 2400 G lors d’un choc, un niveau considéré comme potentiellement létal.
Cette situation s’explique en grande partie par la norme européenne EN 1077. Cette dernière n’exige une protection que jusqu’à 20 km/h – bien loin de la réalité du terrain. Pour Dominique Pioletti, professeur à l’EPFL, cette norme doit être revue d’urgence. En tenant compte de vitesses plus élevées, mais aussi de chocs rotationnels, les plus dangereux pour le cerveau. Il estime toutefois qu’un casque efficace jusqu’à 40 km/h serait déjà un progrès significatif. Pour l’heure, les casques respectent donc des normes, mais ces dernières sont déconnectées de la réalité.
Malgré ces limites, les spécialistes rappellent qu’il reste fortement conseillé de porter un casque lors de la pratique du ski ou du snowboard. Les fabricants soulignent d’ailleurs qu’aucun équipement ne peut couvrir tous les scénarios de chute, mais qu’un casque réduit nettement la gravité dans de nombreux cas d’accidents.
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