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Bhoutan : les touristes tardent à revenir !

La reprise du tourisme au Bhoutan est plus lente que prévu et les conséquences sont nombreuses pour toute l’industrie.

Le royaume himalayen du Bhoutan est connu pour son approche spécifique du marché touristique. Pas de séjour low-cost, les prix sont élevés et des taxes quotidiennes obligent les touristes les moins fortunés à se rediriger vers d’autres destinations. A la sortie de la pandémie de covid, pendant laquelle le pays avait fermé ses frontières, les autorités ont encore accentué cette politique. « Qualité » plutôt que « quantité ». En résumé, peu de touristes pour peu qu’ils rapportent gros. La taxe touristique a ainsi été revue à la hausse. Et malgré des réductions qui se veulent attractives, elle est toujours au-dessus de son niveau pré-covid.

Mais les touristes tardent à revenir. Sur les trois premiers mois de 2024, 25.000 visiteurs étrangers sont entrés au Bhoutan. C’est mieux que sur les premiers mois de 2023 (12.700) mais ce n’est même pas la moitié du niveau pré-pandémie. Au premier trimestre 2019, le pays avait reçu 53.000 touristes. La reprise est lente et les impacts sur l’industrie touristique ne sont pas négligeables. Un rythme de reprise à comparer au reste du monde. Pour de nombreuses destinations (dont la France ou l’Espagne, grandes destinations touristiques mondiales), les niveaux de 2019 ont d’ores et déjà été retrouvés voire dépassés. Pour le Bhoutan, la cible initiale de 300.000 visiteurs en 2024 semble difficile à atteindre.

Des professionnels du tourisme en difficulté

Avec les taxes revues à la hausse et malgré les volumes en baisse, l’Etat n’est pas la première victime et ses revenus sont relativement préservés. Mais tout le reste du secteur est en difficulté. Les hôteliers, qui avaient investi pour moderniser leurs installations pendant la pandémie, n’ont pas assez de revenus pour payer leurs emprunts. Ils comptent sur un coup de pouce de l’Etat pour (à nouveau) différer leurs remboursements.

Et plutôt que de laisser leurs établissements vides, ils « bradent » leurs tarifs. Certaines chambres d’hôtel se vendent ainsi à 1.000 Nu la nuit, environ 11 Euros, parfois 10% du plein tarif. Les prix sont tirés vers le bas notamment par des tour-operators indiens qui compensent l’augmentation de la taxe touristique en négociant durement auprès des hôteliers, pris à la gorge. Le nombre de guides a aussi considérablement diminué. Ils étaient 4.000, il n’en resterait qu’un quart. Faute de visiteurs à guider, nombre d’entre eux se sont dirigés vers d’autres emplois.

Illustration © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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