Fin de saison difficile sur les 8000 du Pakistan : le réchauffement climatique en cause.
La saison estivale des expéditions au Pakistan touche à sa fin, et le constat est sans appel : seul le Nanga Parbat a pu être gravi cette année sans trop de problèmes parmi les cinq sommets de plus de 8000 mètres du pays. Contrairement aux saisons précédentes, le Broad Peak, les Gasherbrum et le K2 ont offert des conditions très difficiles aux grimpeurs. En cause, des conditions météo très variables, aggravées par une chaleur intense inhabituelle à ces altitudes. Conséquence : une montagne très instable avec une multiplication des chutes de pierre et des avalanches. Mingma David Sherpa, qui a renoncé à son expédition au K2 explique : « les chutes de roche en continu en-dessous de 6.500 m et la neige profonde instable au-dessus ont rendu tout progrès sûr difficile. Avec l’approche de la mousson, les conditions devraient devenir encore plus dangereuses ».
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Le réchauffement climatique montre ici ses effets les plus visibles. Les températures anormalement élevées ont rendu les faces instables. Les chutes de pierres se sont multipliées, et les couches de neige fraîche sont devenues extrêmement fragiles, rendant toute progression trop risquée. Ces signaux confirment une tendance inquiétante : la fameuse fenêtre d’opportunité pour gravir les géants du Karakoram, entre la fin du printemps et l’arrivée de la mousson, semble se réduire d’année en année.
Ce bouleversement climatique risque de redéfinir durablement l’alpinisme dans cette région. Moins de sommets gravis, plus de dangers objectifs, et une saison de plus en plus imprévisible. Les expéditions futures devront s’adapter à une haute montagne en mutation rapide.
Illustration – K2 depuis Concordia © Arsalan Majid, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons