SCoT Maurienne

Le développement touristique de la Maurienne stoppé par la justice

Le Tribunal Administratif de Grenoble annule le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) de la vallée de la Maurienne, suspendu depuis 2021. Plusieurs associations environnementales l’attaquaient pour de nombreux projets de développement touristique qu’elles jugeaient d’un autre temps.

Le Tribunal Administratif de Grenoble vient d’annuler le SCoT du Pays de Maurienne. Ce document synthétisait une série de projets d’aménagement pour la vallée savoyarde. Etablie en 2020, il totalisait près de 23.000 nouveaux lits touristiques et quelque 10 Unités Touristiques Nouvelles (UTN). A l’échelle de la vallée, il s’agissait aussi de créer des dizaine d’hectares de pistes de ski supplémentaires. Et plus d’une vingtaine de nouvelles remontées mécaniques.

Une victoire face à une « vision passéiste »

Les associations de protection de l’environnement, qui avaient formulé le recours, se félicitent de cette annulation. Une telle approche était « incompatible avec l’érosion du marché du ski, la réelle prise en compte des changements climatiques, la tension croissante sur la ressource en eau, la protection des paysages et de la biodiversité et les enjeux de renforcement de l’activité estivale ». Certains projets d’aménagement très impactant pour certaines zones vierges de la vallée étaient ainsi apparus dans ce SCoT.

Depuis la suspension du SCoT de la Maurienne en 2021, son annulation est accueillie comme une victoire par certains. Notamment chez France Nature Environnement, une des associations porteuses du recours. Elle souligne dans son communiqué : « La vallée de la Maurienne, dont la biodiversité et la beauté sont inégalables, devrait être épargnée de projets portés par une vision passéiste de l’aménagement du territoire et négationniste du réchauffement climatique et des limites imposées par les ressources naturelles. »

Une décision « disproportionnée et réductrice »

Du côté des élus, on parle d’une décision « disproportionnée et réductrice totalement incompréhensible » qui mépriserait le « travail produit par le territoire depuis 10 ans ». Ils soulignent notamment qu’en annulant l’ensemble du ScoT, ce ne sont pas seulement les projets de développement touristique qui vont s’arrêter, mais la totalité des « projets d’aménagement du fond vallée, de requalification des bourgs centres et des côteaux » .

Autant de « projets construits dans un cadre respectant l’habitat (densification, réduction de la consommation foncière, diversification du parc de logements), le commerce (maîtrise et renouvellement des zones commerciales, revitalisation des cœurs de bourgs), l’agriculture (protection du foncier stratégique, diversification, circuits courts), la transition énergétique (développement des énergies renouvelables, réduction des consommations…), le développement économique (retours d’activités en centre urbain, maitrise et optimisation des zones d’activités, mobilisation des friches…) ». Ils insistent : « à vouloir s’attaquer sans relâche au développement touristique, les requérants portent ainsi, aujourd’hui et demain, une lourde responsabilité sur le développement global du Pays de Maurienne ».

Illustration © Pixabay

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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