par L’enquête sur l’accident du téléphérique de la Cime Caron en novembre dernier à Val Thorens a rendu ses conclusions. Elle pointe du doigt une erreur humaine et des questions organisationnelles.
Le 26 mai, le Bureau d’Enquête sur les Accidents de Transports Terrestres (BEA-TT) a publié son rapport sur l’accident de téléphérique survenu à Val Thorens le 19 novembre 2024. L’enquête conclut à des causes exclusivement humaines et organisationnelles. L’accident, survenu alors que la station n’était pas encore ouverte au public, a blessé six ouvriers dont deux grièvement. Le téléphérique fonctionnait en « mode manuel », une configuration moins sécurisée. Le conducteur s’est temporairement absenté du poste de commande pour enquêter sur un bruit anormal, provoquant une collision violente des cabines avec la gare d’arrivée.
Le rapport détaille les circonstances précises de l’accident : à 6h45, seize ouvriers montent dans la cabine n°2, qui démarre en mode manuel à 8 m/s. À 7h01, après plus de trois minutes d’absence du conducteur, les deux cabines percutent leur gare. L’impact entraîne la chute d’un ouvrier par une trappe ouverte, causant plusieurs blessures. Le conducteur, choqué, a aussi été pris en charge psychologiquement. Le rapport écarte toute panne technique, pointant plutôt une mauvaise gestion humaine dans un contexte de fonctionnement non sécurisé.
Le BEA-TT met également en cause des dysfonctionnements organisationnels au sein de la SETAM, l’exploitant du téléphérique. Il dénonce un non-respect des procédures de sécurité, notamment l’utilisation de la marche manuelle à vitesse nominale avec passagers, pourtant interdite. Le rapport évoque une « culture de sécurité insuffisamment ancrée » chez l’exploitant. En réponse, la SETAM aurait réalisé une analyse approfondie et mis en place un plan d’action, tandis que le BEA-TT a émis cinq recommandations techniques pour prévenir de futurs accidents.
Illustration – Cime Caron, Val Thorens, 2014 © Florian Pépellin, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
