par La catastrophe de l’été 2022 sur le glacier de la Marmolada a enfin des explications.
Trois ans après l’effondrement tragique du glacier de la Marmolada, une étude scientifique apporte un éclairage nouveau. Le 3 juillet 2022, plus de 70 000 m³ de glace se sont détachés à 3 200 mètres d’altitude. L’avalanche a tué 11 personnes et blessé grièvement 7 autres.
L’étude, publiée dans la revue Natural Hazards and Earth System Sciences, a été menée par une équipe internationale. Elle regroupe des chercheurs des universités de Parme, Padoue, Trieste, Zurich, et d’autres institutions européennes. Ces derniers ont analysé des données historiques, des mesures de terrain, des modèles mathématiques. Ils voulaient comprendre si l’effondrement était prévisible.
La rupture s’est produite dans une zone fragile du glacier, sous Punta Rocca. La glace a glissé sur 2,3 km à une vitesse de 80 à 90 km/h. Aucun séisme n’a été détecté. Les causes sont multiples : températures record, fonte accélérée, eau sous pression dans les fissures, permafrost dégradé, et forme du socle rocheux.
L’équilibre du glacier était devenu instable. Avec une base réchauffée, saturée d’eau, et mal ancrée. L’événement fut brutal, mais les signes avant-coureurs existaient depuis des mois. L’équipe a utilisé des outils modernes : géoradar, mesures électriques, images satellite, forages et capteurs thermiques. Les simulations montrent qu’un seul facteur n’aurait pas suffi. C’est leur combinaison qui a causé la perte d’équilibre.
Cette étude souligne l’urgence de surveiller les glaciers. Elle propose une méthode pour anticiper les risques dans les zones de haute montagne, face au changement climatique.
Illustration © DarTar, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons
