ICIMOD Interview

Himalaya : « Nous n’avons pas le luxe d’attendre » !

Le Directeur de l’ICIMOD s’exprime dans une interview pour la presse himalayenne. Il partage quelques enjeux majeurs de l’arc Hindu Kush Himalaya.

A l’occasion de la COP28, la presse himalayenne a interviewé Dr Pema Gyamtsho, directeur général de l’ICIMOD. International Centre for Integrated Mountain Development, l’organisation intergouvernementale qui vise au développement durable de l’arc himalayen en s’appuyant notamment sur le travail de nombreux scientifiques issus de ses 8 pays membres. Depuis sa création en 1974, son siège est basé à Lalitpur, Népal. Extraits.

Des économies vertes et résilientes ?

« Nous travaillons sur les économies de montagne, pour les rendre vertes et résilientes. Pendant la période de pandémie de COVID, nous avons appris que nous ne pouvions pas compter uniquement sur le tourisme. Nous ne pouvons pas non plus compter uniquement sur l’agriculture. Si nous devons assurer nos moyens de subsistance, pas seulement dans les montagnes, mais partout ailleurs, je pense que nous devons envisager une combinaison de différentes options économiques. Le tourisme sera très important mais pas à lui seul. Nous devons soutenir le tourisme par l’agriculture, l’élevage et les petites entreprises de montagne. Les gens ont toute une gamme d’options. C’est quelque chose que nous examinons actuellement. » explique Pema Gyamtsho.

Le bouleversement de la biodiversité

Et de citer les périls que la région affronte d’ores et déjà : « En raison du réchauffement climatique, les espèces envahissantes de la flore et de la faune, qui poussaient autrefois dans les zones plus chaudes, se multiplient. La limite des arbres remonte. Des changements de végétation se produisent. Parallèlement à cela, les habitats changent. Les tigres se déplacent vers l’habitat des léopards des neiges. Alors, où iront finalement les léopards des neiges ? Faudra-t-il qu’ils disparaissent ? C’est le genre de choses que nous devons surveiller. ».

Le manque d’eau chronique

Il souligne aussi les problèmes qui touchent les agriculteurs : « En ce qui concerne l’agriculture, le principal problème est le manque d’eau. Nous ne pouvons pas empêcher le réchauffement de l’eau ou le changement climatique, mais nous devons être préparés. L’une des premières manifestations du changement climatique est l’assèchement des sources d’eau. Les sources se tarissent et c’est la principale source d’eau potable. Nous avons étudié comment réduire l’assèchement des sources, comment faire revivre certaines sources asséchées afin que les gens aient toujours accès à l’eau potable. C’est pourquoi nous avons un programme dédié à la réanimation des sources et cela fonctionne. Cette approche a été adoptée non seulement au Népal, mais également au Bhoutan et dans les États himalayens de l’Inde ».

Lire son interview en intégralité sur l’Himalayan Times.

Illustration – Hindu Kush © Pixabay

5/5 - (1 vote)

Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

Voir tous les articles de Arnaud P →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *