par Il n’a jamais réussi l’ascension du K2 mais Sergey Bogomolov a un CV d’himalayiste qui le classe dans les grands noms de l’Histoire de cette discipline. A 72 ans, il compte bien ajouter enfin le K2 à son tableau de chasse.
Quadruple léopard des neiges !
Sergey Georgievich Bogomolov grimpe depuis les années 1970. C’est à l’époque de l’URSS qu’il découvre l’alpinisme et il devient vite sauveteur en montagne, puis instructeur. Les 7.000 soviétiques sont alors sont terrain de jeu : Pic Lénine, Pic Communisme, Pic Pobeda… En 1986, il prend part à une expédition américano-soviétique au Denali avant de mettre le grapin sur les 8.000. Puis en 1989, il s’offre la face ouest du Kangchenjunga avant de revenir sur ses terres pour une première hivernale au Pic Pobeda.
En 1991, c’est la première ascension du Cho Oyu par la face sud. Un de ses compagnons de cordée est alors tué par une chute de pierre. Deux ans plus tard, il ouvre une voie en face nord du Dhaulagiri. Un exploit qui lui vaut une nomination pour le Piolet d’Or. Une nouvelle première sur l’Ama Dablam puis c’est sur l’Everest, le Makalu ou encore le Lhotse qu’il continue d’engranger des sommets. Sur le Lhotse, il tentera en vain de sauver son compatriote Bashkirov. Après cet épisode tragique, il faut attendre 2001 pour que Sergey Bogomolov réalise l’ascension de deux 8.000 au Karakoram.
En 2002, il grimpe deux fois le Shishapangma en quelques jours, pour atteindre le sommet central, puis le sommet principal. En 2003, il réussit l’ascension du Nanga Parbat et du Broad Peak dans la même saison. Si gravir plusieurs 8.000 d’affilée est devenu courant aujourd’hui, ce n’était pas le cas vingt ans en arrière. Il revient régulièrement sur les 7.000 d’URSS puis d’ex-URSS, décrochant à 4 reprises le titre de « Léopard des Neiges » attribué à celui qui grimpe tous les 7.000 en question.
Au K2 lors de l’avalanche de 2006 !
Il est déjà venu au K2 mais rien ne s’est déroulé comme prévu. Lors de sa tentative de 2006, Bogomolov se tire miraculeusement d’une avalanche qui décime son expédition. Quatre alpinistes russes sont tués. A la descente, il se veut philosophe : « Probablement, nous avons fait une erreur, ayant pris la décision d’aller au sommet par un si grand groupe. (…) Seule la montagne sait ce qui s’est passé. Mais elle garde toujours le silence. ». Historiquement, il a toujours préféré se passer d’oxygène en bouteille. Pour cette nouvelle tentative, à 72 ans, il se pourrait bien qu’il choisisse cette aide. Le K2 est le dernier 8.000 qu’il n’a jamais gravi. Son expédition, organisée par Alex Abramov sera suivie par une équipe de tournage qui réalise un documentaire sur le K2.
Illustration – Bogomolov en 2008 à l’Annapurna © Neuda4nik, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons
…quel bonheur qu il y ait encore des Russes qui fassent rêver…