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Un porteur du K2 meurt, faute de secours !

Sur le trek vers le camp de base du K2, un porteur est mort ce dimanche. Il était malade depuis plusieurs jours, mais n’a pas pu être secouru.

Dans l’univers des expéditions en haute altitude, la saison estivale se focalise principalement sur le Pakistan. Le pays abrite 5 des plus hauts sommets de la planète, 5 montagnes qui dépassent la barre symbolique des 8.000m. Parmi les acteurs de cette industrie, les porteurs. Des locaux qui, pour un salaire journalier de quelques centaines de roupies, portent au moins 25kg sur leur dos depuis les dernières pistes jusqu’aux camps de base. Des mules les aident parfois. Ces dernières coûtent d’ailleurs plus cher à la location que le salaire des porteurs. Dans ces régions reculées du pays, les opportunités d’emploi sont quasi-inexistantes. Aussi les porteurs n’ont-ils pas vraiment le choix. Ils acceptent de porter de lourdes charges, pour une rémunération proche de la moitié du salaire moyen pakistanais. Ces hommes sont indispensables aux expéditions mais bien souvent oubliés.

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Pas d’hélicoptère pour le porteur du K2

L’affaire n’a donc pas fait grand bruit. Ce dimanche 14 juillet, un porteur est mort sur le Glacier du Baltoro. Faute de n’avoir pu être secouru. Depuis la veille, il était très « malade » à une altitude approximative de 5.000m (Concordia). Le Secrétaire Général de l’Association Pakistanaise des Tour-Operators a expliqué qu’il présentait des symptômes du Mal des Montagnes. Aucun traitement se révélant suffisant sur site, il fallait redescendre au plus vite. Mais dans cette région du monde, les seuls hélicoptères capables de voler sont ceux de l’armée et le coût d’un sauvetage équivaut à 3.000 journées de salaires de porteurs. Autant dire qu’ils n’y ont pas droit.

L’issue fatale étant proche, l’armée a néanmoins été appelée « pour des raisons humanitaires ». Les pilotes avaient accepté de se mobiliser. Mais la météo n’a pas permis aux appareils de décoller. Le porteur, Sher Muhammad, est décédé quelques heures plus tard.

Au Pakistan, l’absence d’un véritable secours en montagne se fait régulièrement sentir. La météo n’est pas le seul argument qui rend les hélicoptères indisponibles. Toute mission militaire prend le pas sur le transport des alpinistes et l’attente est parfois longue, même pour ceux qui payent le prix fort pour leur évacuation. Quant au sort des porteurs, il ne semble pas émouvoir grand monde. Les expéditions commerciales au K2 n’en seront évidemment pas affectées.

Illustration – le Glacier du Baltoro, à la confluence des glaciers : Concordia © G. Vellut, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

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