train Tibet Népal

Un train entre Katmandou et Lhassa pour 8 milliards de dollars

Un projet ferroviaire pharaonique pourrait voir le jour entre Tibet et Népal, une ligne reliant Lhassa à Katmandou. Mais il tarde à démarrer… Mao en parlait déjà en 1973 ! Deviendra-t-il une réalité un jour ? Pas si sûr…

De récentes estimations évoquées début septembre par un professeur d’université chinoise ont souligné le coût exorbitant d’une voie ferrée qui relierait le Tibet et le Népal. Ce projet, qui pourrait approcher les 600 kilomètres de long, coûterait quelque 8 milliards de dollars. Dont au moins trois pour la partie népalaise uniquement, pourtant bien plus courte en longueur. Dans la foulée, le Kathmandu Post titrait : « Le Népal peut-il se permettre une liaison ferroviaire à 8 milliards ? ». L’estimation est d’ailleurs peut-être très en-deçà de la réalité, très peu d’études ayant été réalisées sur le futur tracé. Ce dernier pourrait quitter Lhassa, passer par Shigatse, rejoindre Tingri puis Kerung et enfin la frontière. Il resterait alors moins de 100km pour rejoindre Katmandou.

Un défi technologique pour la ligne Lhassa Katmandou

Une bonne partie de l’itinéraire côté chinois se ferait sur un plateau « plat et stable ». Côté Népal, ce serait une tout autre affaire. L’environnement montagneux nécessiterait certainement de nombreux tunnels, renchérissant la construction. Depuis 2018, le projet semble au ralenti. Un rythme qui ne satisfait pas la Chine qui a pris les affaires en main, proposant cet été de financer la totalité de l’étude de faisabilité. L’étude n’est pas faite, elle pourrait durer 4 ans. Mais déjà les problèmes géologiques sont nombreux. Des risques d’éclatements des roches dures, à la traversée de zones sismiques en passant par l’instabilité de nombreuses pentes. Certainement « un des projets de construction ferroviaire les plus difficiles et les plus risqués au monde » précise le professeur Zhang, à l’origine de ces estimations.

Le financement des études préliminaires par la seule Chine fait planer le risque d’une mainmise sur le projet final. Ce dernier pourrait par exemple privilégier un tracé évitant Katmandou et arrivant au Sikkim (Inde). Car à travers le Népal, Pékin cherche notamment à créer un nouveau corridor commercial avec l’Inde. Katmandou réfléchit donc à l’opportunité de s’investir davantage dans le projet. A ce stade, silence radio du côté des autorités népalaises.

Illustration – Gare de Lhassa © 钉钉 | CC BY-SA 4.0

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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