Manaslu 1974

Manaslu 1974 : la première ascension féminine d’un sommet de + de 8.000m !

En début d’année 1974, aucune femme n’a jamais réussi l’ascension d’un 8.000. Quelques mois plus tard, les Japonaises entrent dans l’Histoire de l’himalayisme. Retour sur l’expédition Manaslu 1974.

C’est chargée de quelques 11 tonnes de vivres et de matériel que l’expédition japonaise au Manaslu quitte Katmandou en février 1974. C’est l’époque des caravanes gigantesques qui sillonnent les sentiers du Népal. Celle-ci compte quelques 450 porteurs, sherpas et alpinistes. Les premiers jours de mars, ce groupe arrive au camp de base. Dès les premiers jours sur la montagne, la dimension féminine de l’expédition prend tout son sens. Ne voulant pas être critiquées pour avoir laissé les sherpas ouvrir la route à leur place, ce sont les alpinistes japonaises qui prennent la tête.  Quelques jours suffisent pour atteindre le camp 1 puis à la faveur d’une amélioration de la météo, le camp 2 est installé dans la deuxième partie du mois de mars. Mais la progression est trop lente sur cette arête Est.

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Changement d’itinéraire en cours d’expédition

A la fin mars, les grimpeuses nippones changent de plan et déplacent leur camp de base pour attaquer un autre itinéraire qu’elles espèrent moins coriace. Elles optent alors pour la face Nord-Est. Cette idée se révèle judicieuse puisque l’expédition rattrape le temps perdu. En quelques semaines seulement, les 7.000 mètres sont dépassés et le Camp 5 est ouvert à 7.650 mètres d’altitude le 1er mai. Ce camp doit servir de dernier arrêt avant le sommet, une attaque est prévue pour le 4 mai. Le jour J, quatre personnes quittent leur tente tôt le matin profitant de conditions optimales, le vent s’étant arrêté.

4 mai 1974 : première femme au sommet du Manaslu

A 17h30, trois alpinistes japonaises et un sherpa sont au sommet du Manaslu : Naoko Nakaseko, Masako Uchida, Mieko Mori et Jambu Sherpa. 8.163 mètres. C’est la première ascension féminine d’un sommet de plus de 8.000 mètres. Profitant du moment, ils ne quittent le point culminant qu’à 19h pour redescendre vers la tente dans la nuit tombante. Ils l’atteignent vers 22h.

Le lendemain en descendant, ils croisent Sadako Suzuki, membre de la seconde équipe ciblant le sommet. Ce groupe composé de deux Japonaises et deux Sherpas fait face à des conditions plus dures. Du vent et des chutes de neige calment les ardeurs du groupe. Suzuki veut néanmoins rejoindre le Camp 5 pour conserver une chance de sommet.

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Après la victoire, le drame

Le piolet de Sadako Suzuki et son anorak seront retrouvés le lendemain par les deux sherpas. Son corps, lui, n’a jamais été retrouvé. L’hypothèse d’une perte d’équilibre et d’une chute au moment où elle changeait de veste est la plus plausible.

Le 30 mai avant de quitter la région, l’équipe japonaise a érigé un petit cairn en l’honneur de leur compatriote disparue. L’expédition a réussi la première ascension féminine de l’histoire sur un 8.000. Mais la réussite est largement éclipsée par la mort d’une des participantes.

Illustration © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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