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Votre principal ennemi face au risque d’avalanche : vous-même !

Dans un reportage pour le journal américain New York Times publié il y a quelques jours (en anglais), Heidi Julavits raconte sa participation à un stage sur le risque d’avalanche. « Durant ces trois jours, nous allions apprendre à comment ne pas se faire ensevelir vivant ! » et de citer Edgar Allan Poe – qui ne parlait pas des avalanches mais qu’importe – « être enterré vivant est, sans aucun doute, la plus terrible » manière d’en finir…

Au milieu de beaucoup de théorie sur le manteau neigeux, l’inclinaison des pentes, les effets du vent, la journaliste s’est tout particulièrement intéressée au facteur humain. Elle apprend alors que 90% des avalanches dans lesquelles se retrouvent des êtres humains sont déclenchées… par les humains eux-mêmes. « La nature ne tue pas les hommes dans des avalanches, les hommes se tuent eux-mêmes avec des avalanches ».

Elle continue sa réflexion. « Le problème est que les gens sont sensibles, orgueilleux, têtus, égoïstes, sidérés et paresseux. Ajoutez à tout cela une formation aux risques d’avalanches, et les gens prendront de terribles décisions avec une fréquence plus importante et une confiance accrue ». Entre deux spéculations sur lequel des deux instructeurs avait le plus de chance de mourir dans une avalanche, l’auteur nous livre les principaux pièges dans lesquels on ne doit pas tomber.

Lire aussi : Voici comment on déclenche préventivement des avalanches

Face au risque d’avalanches : les pièges de l’inconscient

  • L’habitude. « Oublier de rester vigilant quand on fait face à ce que l’on connait ». Comme les accidents de la route qui se produisent plus souvent sur les itinéraires familiers, la prise de décision face au risque d’avalanche peut être altérée quand on connait bien les lieux ou qu’on est habitué à une situation donnée.
  • La Facilitation Sociale. « Tout le monde le fait donc ça doit être OK ! »
  • L’Aura de l’expert. « Les experts savent ce qu’ils font, c’est sûr de les suivre sans les questionner ». Formel ou non, un leader peut souvent se détacher d’un groupe. L’impression qu’il dégage met généralement le reste du groupe en confiance. Pour autant, si c’est une forme manifeste d’expertise en leadership, rien n’indique que l’individu soit expert en risque d’avalanches.
  • L’Obstination ou la Cohérence. « A chaque fois qu’on rate l’occasion de faire demi-tour, ça devient de plus en plus difficile de le faire. » Il est bien souvent difficile de prendre une décision contraire à une décision précédente. Il est plus aisé de suivre son avis initial même s’il nous conduit à notre perte.
  • La Sensation de rareté. « La fièvre de la poudreuse ». Les conditions actuelles sont telles que vous voulez absolument skier, l’opportunité risque de ne pas se représenter de si-tôt… Ce moment est si rare qu’il pondère le risque à la baisse pour éviter de rater une si belle occasion !
  • Le désir de séduction. « La pression des pairs » ou la volonté de montrer de quoi on est capable aux autres. Au sexe opposé par exemple… les hommes seraient enclins à prendre plus de risques en présence de femmes.  

Heidi Julavits résume ici les 6 pièges énoncés en 2002 par l’Américain Ian McCammon. Ces mécanismes constamment mis en œuvre dans notre quotidien le sont également s’agissant d’évaluer une situation de risques. De risque d’avalanches par exemple.

En savoir plus sur les pièges de l’inconscient sur le site de l’ANENA !

Le « meilleur moyen d’éviter les avalanches, c’est bien d’éviter tout secteur avalancheux. Sinon, on ne supprime jamais le risque, on le gère » conclue l’auteur.   

Illustration © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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Une réflexion sur « Votre principal ennemi face au risque d’avalanche : vous-même ! »

  1. « Il est plus aisé de suivre son avis initial même s’il nous conduit à notre perte.  »
    Tout à fait exact, il vaut mieux mourir par son choix et avec panache que par inadvertance et hasard.

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