par L’alpiniste Christophe Profit a été jugé par le Tribunal de Bonneville pour vol de pieux sur un des itinéraires menant au sommet du mont Blanc. Délibéré prévu pour le 5 juin.
Si vous n’avez jamais entendu parler de Christophe Profit, alpiniste brillant et guide de haute montagne, c’est sans doute que vous n’étiez pas né en 1987. Lors de son impressionnante trilogie hivernale des faces nord des Alpes. Résumer à cette seule réalisation la carrière de Profit serait une simplification insultante mais disons qu’elle a le mérite de démontrer le niveau dont il est question.
Profit, alpiniste militant
Désormais soixantenaire, Profit continue de pratiquer la haute montagne. A l’été 2022, il a décidé de retirer quatre pieux métalliques sur le mont Blanc. Ils marquaient la présence d’une crevasse sur l’Arête des Bosses, une des voies d’accès au sommet. Il ne l’a pas fait en cachette. A la descente il a d’ailleurs expliqué son geste par mail au maire de Saint Gervais. Il affirme, dans un acte « militant » avoir retiré ces pieux pour « éviter que des alpinistes amateurs sans expérience puissent prendre des risques inutiles, alors qu’il y avait un itinéraire alternatif possible ».
Ces mots, il les a prononcés à la barre du Tribunal de Bonneville il y a quelques jours. Il y était jugé pour le vol de ces pieux. Jugé, suite à la plainte déposée par le Maire de Saint Gervais, pourtant prompt à soutenir l’idée que les alpinistes amateurs n’ont rien à faire sur le mont Blanc. Pour défendre son client, l’avocat de Profit a souligné qu’une partie des pieux étaient probablement en territoire italien. Il a également précisé que le site en question était régi par un arrêté préfectoral de protection des habitats naturels. Et qu’à ce titre, la présence des pieux était probablement plus que discutable. La Présidente du Tribunal a requis 4.000 euros d’amende, dont 3.000 avec sursis. Le jugement devrait être rendu le 5 juin prochain.
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