électricité Népal

Le Népal perd des millions en électricité invendue !

L’hydroélectricité est une ressource majeure des pays de la chaîne himalayenne. C’est notamment le cas au Népal. Pour l’heure, des millions de roupies disparaissent tous les jours dans la nature. Faute d’acheteur pour des quantités de kWh.

Par manque d’infrastructures de transport, le Népal produit de l’électricité qu’il exporte vers l’Inde alors que toute une partie du pays en manque. Et les nombreux projets hydroélectriques ne devraient pas régler le problème. La « capacité hydroélectrique installée atteint 3 000 MW cette mousson, et des projets pour 3 300 MW supplémentaires sont en cours de construction. Mais la consommation intérieure est bloquée à 1 700 MW » précise le Nepalitimes. Certaines régions du Népal ne sont toujours pas connectées au réseau. Et la consommation est relativement faible. Un Népalais consomme 325 kWh d’électricité par an, la moyenne mondiale atteint presque les 3.200 kWh.

L’Inde : l’unique acheteur pose ses conditions

Mais l’histoire se complique avec les Indiens. New Delhi a posé de nouvelles conditions. Il n’est plus possible pour l’Inde d’acheter de l’électricité produite au Népal si les infrastructures de production ont été financées, construites ou sont gérées par des intérêts chinois. Un des projets hydroélectriques annoncés lors de la visite de Xi Jinping au Népal en 2019 est depuis sur la sellette. En mai dernier, l’Inde a choisi de limiter ses importations d’électricité en provenance du Népal à 452 MW. Dans les mois et années à venir, le Népal ne va pas simplement vendre de l’électricité à l’Inde alors qu’une partie des Népalais en manquent. Le Népal va surtout perdre de l’électricité, faute de pouvoir la vendre.

Vendre ailleurs qu’en Inde ?

Impossible du reste de la vendre à la Chine, il n’existe pas de ligne vers le nord. Quant aux transactions possibles avec le Bangladesh, elles nécessiteraient une autorisation de l’Inde pour différentes raisons. En cette période de mousson, où la production d’électricité népalaise est à son maximum, la Nepal Electricity Authority perd des milliards de roupies. Avec les nouvelles centrales qui entrent en service dans les prochains mois, on estime à 170 millions de roupies les pertes quotidiennes en énergie non vendues (pendant la période de mousson). Soit 1,2 million d’Euros par jour.

En développant les infrastructures de transport d’électricité au Népal mais aussi la demande intérieure, Katmandou pourrait réduire le gâchis. Et même, réaliser du profit. Une unité d’électricité se vend aujourd’hui 11 roupies aux clients industriels népalais. Les Indiens achètent la même unité 4,33 roupies.

Illustration © Pixabay

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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