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Snow-farming : on stocke la neige pour l’hiver prochain

Pour faire face aux aléas climatiques et à des débuts de saisons difficiles, les stations investissent. Elles s’évertuent notamment à renforcer leurs systèmes de production de neige de culture. Mais quand un hiver a été particulièrement neigeux, une autre technique refait surface : le snow-farming. Des restes de neige de l’hiver sont ainsi regroupés et couvert pour les conserver jusqu’à l’hiver prochain. Plusieurs techniques existent mais le principe est simple : compactée la neige fond moins facilement et si les échanges avec l’air extérieur sont limités, le résultat peut être étonnant. Plus de deux tiers de la neige stockée au printemps serait encore utilisable en début d’hiver.

Des bâches isolantes chez les uns

Pour s’assurer un enneigement suffisant pour l’étape féminine de la Coupe du Monde de ski qu’elle accueille en décembre, Courchevel s’est mise au Snow-Farming. 3.500 m² de bâches isolantes ont ainsi été installées sur ce qui pourrait permettre de garantir un minimum de neige sur la future piste de compétition. A Val Thorens, même idée. La saison a été tellement généreuse que ce serait bête de tout laisser fondre.
Cette technique de couverture isolante a été testée à grande échelle pour les Jeux Olympiques de Sotchi en 2014. Au printemps précédent l’hiver des J.O., ce sont 700.000 mètres cubes de neige qui ont ainsi été rassemblés et couverts. Le froid ayant fait son apparition en décembre de cette même année, les canons à neige et la nature ont pu produire suffisamment de neige pour les compétitions si bien que ces stocks n‘ont pas été utilisés.

De la sciure chez les autres

A Bessans, en Maurienne, c’est sous de la sciure et des copeaux de bois que l’on garde le précieux or blanc. La station compte ainsi ouvrir son domaine nordique dès octobre. La sciure ou les copeaux de bois (ou les deux) est d’ailleurs la technique la plus étudiée.
En 2015, une étude scientifique suisse a regardé ce système de plus près. Etudiant l’influence de la température, du vent, des précipitations ou encore de l’épaisseur de la couche de sciure. Pour simplifier, les résultats de l’étude montrent que le principal facteur impactant la fonte est l’épaisseur de la sciure. Les températures extérieures peuvent varier, le vent aussi, l’impact est marginal. En revanche, une épaisseur réduite de sciure occasionnera une fonte bien plus importante du stock de neige. Les conclusions de l’étude évaluent à 40 centimètres environ l’épaisseur nécessaire à la meilleure conservation (pour une altitude de 1.500 m).

Illustrations snow-farming © SoloNieve

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Caroline D.

Caroline est spécialiste de l'univers du ski. Elle couvre les différentes compétitions lorsqu'elle n'est pas, elle même, en train de skier ! Et le ski sous toutes ses formes : ski alpin, ski nordique, saut à ski, snowboard, freestyle... côté compétition mais pas que. Elle vous parle également des aventuriers partis skier des pentes vierges au bout du monde ! Pour la contacter directement : caroline@altitude.news !

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2 réflexions sur « Snow-farming : on stocke la neige pour l’hiver prochain »

  1. Plus de neige mais hop… pas de problème
    On stocke au bulldozer et on ré-étend tout ça toujours avec du bon gazoil, pas de souci
    A quand la neige à +10° avec des additifs ?
    Tout comme le terrassement massif des pistes pour les transformer en jolis boulevard sans bosses
    Le réchauffement climatique a encore de beaux jours devant lui
    Nous certainement moins, mais comme tout le monde s’en fout, pas de lézard
    Tchousse les amis de la montagne
    Donald

  2. Bonjour Emmanuel,

    J’imagine que vous avez un véhicule qui fonctionne avec autre chose que de l’énergie fossile, j’imagine que vous avez un emploi qui ne nécessite aucune logistique et donc aucun transport poid lourd, j’imagine aussi que vous n’empruntez jamais de routes ayant nécessité un terrassement et pire, un goudronnage.
    Vous êtes donc la perfection même, de plus j’imagine même que vous arrivez à poster des trucs sur internet sans utiliser d’énergie nucléaire.
    Vous êtes mon héros, dieu vous bénisse.

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