Des stations de ski qui ouvrent avec un mois d’avance et le plein de neige ? C’est à La Niña qu’il faut dire merci…
On l’appelle La Niña, la petite fille en espagnol. Ce phénomène climatique est probablement à l’origine de la vague de froid qui touche l’Amérique du Sud depuis plusieurs semaines. Certaines stations du Chili ou d’Argentine ont même pu commencer leur saison hivernale un mois plus tôt que prévu. La Niña pourrait prochainement s’étendre au reste de la planète. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Quel impact sur nos latitudes ? Et quel rapport avec un autre phénomène dont on entend fréquemment parler, El Niño ?
Le petit garçon, El Niño !
El Niño comme La Niña sont des phénomènes climatiques qui prennent naissance dans l’Océan Pacifique mais peuvent avoir des impacts planétaires. Une perturbation de la circulation atmosphérique déplace les zones de précipitations et limite les remontées d’eau froide le long des côtes d’Amérique du Sud. L’océan se réchauffe, les mouvements de poissons sont modifiés, le trajet des cyclones également. Ce réchauffement océanique s’accompagne à terre de période de grandes chaleurs, de sécheresse. L’impact du phénomène s’étendrait à d’autres océans du globe. Voici donc la description d’El Niño. Un épisode qui dure généralement entre 9 et 18 mois et se reproduit à échéance plus ou moins régulière.
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La petite fille, La Niña…
En revanche, la Niña a un effet refroidissant. La zone Pacifique équatoriale voit la température de l’eau et de l’air chuter. Si le phénomène n’empêchera pas le climat de continuer à se réchauffer, il devrait avoir des conséquences sur la météo de certaines régions de la planète. Les spécialistes considèrent que La Niña est potentiellement déjà en train de se mettre en marche dans le Pacifique. Et la propagation de certaines conséquences au reste de la planète pourrait prendre quelques mois. L’Organisation Météorologique Mondiale alerte sur le retour probable de la Niña à l’échelle planétaire entre juillet et novembre prochain. En Europe, les conséquences sont limitées même si les températures peuvent être légèrement tirées vers le bas. Dans l’Atlantique Nord, la saison des ouragans pourrait être particulièrement prononcée.
En simplifiant un peu, la Niña et El Niño ont des effets opposés et ne se produisent pas en même temps. On n’établit cependant pas de lien direct entre les deux événements. A la fin d’une période d’El Niño ne succède pas forcément une période La Niña. Si les deux phénomènes sont aujourd’hui mieux connus, les mécanismes qui conduisent à des impacts planétaires et qui pourrait permettre leur meilleure prévisibilité sont encore en partie méconnus.
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