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Dexaméthasone, Nifédine, les traitements de haute altitude

Considérée comme un produit dopant par de nombreuses fédérations sportives, la Dexaméthasone n’a plus le droit de cité dans la plupart des compétitions autour du monde. Elle a été un temps utilisée dans le cyclisme mais aussi en équitation (pour les chevaux, pas pour les cavaliers). Pourtant, il est un sport où elle a toujours sa place. Et pour cause, elle n’est pas là pour doper mais pour sauver. Cette hormone de synthèse est un anti-inflammatoire puissant, elle a également des effets immunosuppresseurs. En bref, elle limite les réactions du système immunitaire de la personne qui en absorbe. Utile dans certaines complications du Mal Aigu des Montagnes.

Le MAM pour les Nuls

A des altitudes importantes, le Mal Aigu des Montagnes (MAM) est courant. Près de la moitié des trekkers en route pour le camp de base de l’Everest sont sujet à cette affection. C’est la montée trop rapide en altitude et la baisse trop violente de la quantité d’air respirable qui sont à l’origine de ce mal. La condition physique n’entre pas directement en ligne de compte s’agissant de la résistance au MAM. S’il est important d’être bien entraîné avant de grimper, ça ne vous préservera en rien de l’apparition des premiers symptômes.

Les symptômes (vertiges, maux de tête, nausée, fatigue…) peuvent rapidement disparaitre si vous montez progressivement et que vous vous hydratez bien. Les médicaments facilitant l’acclimatation, comme l’acétazolamide (vendue en France sous le nom Diamox), ne sont pas forcément nécessaires. Si les symptômes persistent, c’est mauvais signe. Mieux vaut systématiquement redescendre pour laisser votre organisme s’habituer à l’altitude.

Car l’étape suivante peut être beaucoup plus problématique. Un œdème cérébral ou pulmonaire (ou les deux) peut se déclencher, mettant en jeu la vie du trekker ou de l’alpiniste. Et là, on ne rigole plus. Il ne s’agit plus de quelques migraines.

Les œdèmes de haute altitude

Face à des œdèmes de haute altitude, la règle est simple. Il faut absolument redescendre et le plus vite possible. Quand la descente n’est pas possible, on peut la simuler en utilisant un caisson hyperbare. Le principe est simple, le malade est enfermé dans un gros sac dans lequel on peut faire varier la pression pour simuler une baisse d’altitude pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers de mètres. On peut également respirer de l’oxygène (bouteille).

En parallèle, des médicaments peuvent sauver la vie du malade surtout si l’œdème commence à être à un stade assez sévère. L’œdème pulmonaire (présence d’eau dans les poumons) et l’œdème cérébral (gonflement du cerveau) se traitent avec des médicaments différents.

La fameuse Dexaméthasone, aux effets 40 fois plus puissants qu’un corticoïde, est utilisée dans le traitement de l’œdème cérébral. L’œdème pulmonaire, quant à lui, se traite avec de la Nifédine, qui va réduire la pression dans les vaisseaux pulmonaires. Ces médicaments ne sont évidemment pas disponibles sans prescription et sont réservés aux alpinistes de haute altitude, qui comptent souvent un médecin dans leur expédition. Les effets secondaires liés à la prise de ces substances nécessitent une prise en charge médicale rapide.

A des altitudes où l’intervention de secours est rendue complexe, ce type de médicament peut se révéler clé pour permettre à l’alpiniste malade de redescendre par ses propres moyens.

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Eric T.

Eric, spécialiste de l'univers de la montagne, a mis son baudrier et ses crampons de côté pour rédiger des articles pour : Altitude.news. Business, Nature et Alpinisme sont les trois rubriques principales dans lesquelles vous pouvez retrouver ses articles. Ce montagnard d'adoption est à l'affût d'histoire et d'anecdotes insolites à partager avec ses lecteurs. Pour le contacter directement : eric@altitude.news !

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