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Népal : Alex raconte son ascension hivernale de l’Ama Dablam

Le grimpeur basque Alex Txikon résume en quelques lignes ces quelques jours d’aventure qui lui ont permis de gravir le sommet de l’Ama Dablam en hiver. Morceaux choisis.

« Nous avons célébré la puja le 20 janvier. En plus d’être un membre de notre équipe, le manager du camp de base – Temba – est aussi un lama [NDLR : un pratiquant avancé du bouddhisme, le plus connu de tous les lamas est sans doute le dalaï-lama]. Il a donc organisé une belle cérémonie. Dès le lendemain, nous sommes partis vers le Camp 1, à 5.800 mètres, mais le vent avait prévu autre chose. Nous ne pouvions pas tenir debout, alors inutile d’espérer avancer ! Nous avons passé une nuit horrible au Camp de base avancé, sans pouvoir dormir une seule seconde, les vents soufflaient à 100 km/h. Nous n’avons pas abandonné et avons continué jusqu’au Camp 1. (…)

Le lendemain, j’ai continué avec Cheppal vers le Camp 2. Nous avions chacun 30 kg sur le dos. Nous étions de retour au Camp 1 le soir. Le jour suivant, tout le monde grimpait jusqu’au Camp 2, profitant des panoramas magnifiques, de la beauté et de la solitude de l’hiver. Une chance unique de profiter des plus incroyables montagnes du monde dans leur état le plus pur. (voir panorama ci-dessous) (…)

Depuis le Camp 2, nous avons continué à équiper la voie, en direction du sommet. Dans l’espoir que ça aiderait nos camarades moins expérimentés s’ils avaient l’occasion de tenter le sommet à leur tour. (…)

Il faisait froid, -35°C !

Le 25 janvier à 3h du matin, nous avons allumé les réchauds pour faire fondre de l’eau. Il faisait froid, -35°C, le vent soufflait. Nous nous sommes préparés pour aller au sommet. Le vent semblait trop fort pour que l’on puisse grimper. Jonathan a suggéré que nous attendions jusqu’à 7h, ça nous laisserait suffisamment de temps pour aller au sommet et revenir. (…)

Globalement, le jour du sommet était dur. Trop dur en réalité. L’Ama Dablam ne nous a pas facilité la tâche. Nous avons failli faire demi-tour, à deux reprises. (…) Vers la fin, nous sommes arrivés sur une rimaye (NDLR : crevasse séparant le glacier du rocher), si large et ouverte qu’elle semblait infranchissable. On a dû faire un sacré détour pour trouver un étroit passage pour la traverser. (…) Honnêtement, à ce moment-là, je ne profitais plus de rien. Je ne pouvais m’empêcher d’avoir des pensées négatives. C’est trop, trop dur, je ne peux pas… (…)

On a reçu quelques mots d’encouragement par radio depuis le camp de base. Ça nous a poussé à continuer. Et après 6 ou 7 heures de grimpe, nous sommes arrivés au sommet : Kalden, Pasang, Cheppal, Jonathan et moi. En y pensant maintenant, je ne peux m’empêcher de penser que les nouvelles du sommet auraient dû commencer par « Kalden Sherpa, de Pengboche, a réussi son 15ème sommet de l’Ama Dablam, en compagnie de… ». J’imagine que ça ne sera pas évoqué comme çà. (…)

A la fin de la journée, nous avons finalement atteint le « vrai sommet », à savoir : le camp de base. Pasang et moi avons mis 5 heures depuis le sommet. Cheppal, Jonathan et Kalden sont arrivés quatre heures plus tard ! (…) ».

Désormais, cap sur l’Everest pour la suite de l’aventure.

Illustration © A.Txikon

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