Son aventure avait débuté en avril sur les pentes du toit du monde. Fin mai, le rêve a pris fin et Pascal Denoël n’a même pas pu tenter d’atteindre le sommet. Si cet Everest a un goût de déception, cette expérience demeure « inoubliable et insensée ».
S’il a pu rejoindre le Camp 3 à presque 7.100 mètres d’altitude pendant la période d’acclimatation, il n’a pas pu aller beaucoup plus haut. Celui qui comptait tenter l’ascension sans oxygène a été pris dans une saison très spéciale. Le covid a évidemment paralysé le camp de base mais ce n’est pas tout. Ce printemps, la météo était compliquée sur l’Everest. Ce n’est pas un mais bien deux cyclones qui ont touché le Népal. En apportant leur lot de vents violents et de neige fraiche. Les fenêtres météo étaient étroites et certains ont eu la chance de pouvoir s’y glisser. Quelques Français ont eu cette opportunité, comme Hélène Drouin lors de la première fenêtre ou Jonathan Lamy et Jonathan Kubler par la suite.
Mauvaises conditions et annulation de l’expédition
Mais sur la fin du mois de mai, après le deuxième cyclone, le risque d’avalanches était réel. Plusieurs coulées se sont d’ailleurs déclenchées aux Camp 2 et 3. Les autorités népalaises ont demandé aux agences de renoncer et de ramener leurs clients au camp de base. Toutes ne se sont pas exécutées, certaines étaient au sommet quelques heures plus tard. Climbalaya, qui gérait la logistique de l’expédition de Pascal Denoël, a obéi aux ordres et a fait évacuer tous ses clients. Quand bien même ces derniers voulaient continuer. Au pied de l’Everest : « Déception, tristesse, confusion ». C’est ainsi que sont décrites les émotions du Français dans un communiqué de son entreprise. Sa tentative finale d’ascension s’est donc arrêtée au Camp 2, dans le mauvais temps, malgré « tous les sacrifices et efforts endurés ».
Colin O’Brady a confirmé son ascension avec oxygène, il semble donc que personne n’ait gravi l’Everest sans oxygène cette saison.
Illustration © P.Denoel