accident Soria

Carlos Soria : retour sur l’accident au Dhaulagiri

Lors de sa dernière tentative au Dhaulagiri, Carlos Soria a été victime d’un accident. Il est désormais en Espagne pour se reposer avant une opération de la jambe. Retour sur cette fin d’expédition.

C’est dans une pente à 65 degrés que l’accident s’est produit, à presque 7.700m. Le sherpa qui accompagnait Carlos Soria et Sito Caravilla a chuté. Une première fois, sans conséquence. C’est la deuxième fois, avec le mou de la corde, qu’il a entraîné ses compagnons de cordée. Cette chute de quelques mètres n’a pas été sans conséquence pour Soria : jambe droite cassée. Après ses nombreuses tentatives d’ascension, l’accident est encore plus dur à avaler. Les conditions étaient optimales, l’équipe était en forme, le gros de l’ascension était derrière eux. Tout porte à croire qu’ils avaient de bonnes chances d’atteindre le sommet. Pour autant, Soria reste philosophe : « vous ne pouvez blâmer personne » confie-t-il à Desnivel alors qu’il est à l’hôpital à Katmandou.

Trainé sur sa combinaison en duvet, puis sur une civière

Depuis revenu en Espagne, Carlos Soria a donné plus de détails sur sa mésaventure. Au-delà de la chute et de son retour prématuré en Europe, c’est surtout son évacuation qui a été compliquée. Après l’accident, l’espoir qu’un hélicoptère puisse arriver à cette altitude ne tarde pas à s’envoler. C’est beaucoup trop haut, 7.700m, surtout avec la météo de ce jour-là. Soria ne pouvant plus marcher, il faut le « trainer ». Sa combinaison en duvet lui sert d’abord de civière de fortune mais la descente est extrêmement douloureuse. Les alpinistes sont nombreux à redescendre du sommet mais rares sont ceux qui s’arrêtent pour prêter main forte. Incapacité technique à aider (faute de compétence, les clients des expéditions sont parfois assez débutants) ou égoïsme, difficile à dire… Deux sherpas se joignent à eux. Ainsi qu’un Norvégien et son amie. Le camp 3 est à environ 7.200m mais c’est encore trop haut, il faut descendre encore…

Bartek Ziemski et Oswald Rodrigo Pereira les rejoignent au Camp 3. Cette fois-ci avec une vraie civière, en plastique. Le confort n’est guère amélioré mais la descente peut continuer. La douleur est toujours intense, mais le bout du chemin est proche. Il n’hésite pas à évoquer « un des moments les plus difficiles de ma vie ». Il faut dire qu’à 84 ans, c’était son tout premier sauvetage… Au Camp 2, l’hélicoptère piloté par Simone Moro peut enfin prendre le relais puis l’hôpital à Katmandou. Et enfin, le rapatriement en Europe.  

Illustration – hélicoptère sur le Dhaulagiri © YoSuboConCarlosSoria

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