Cet été, l’alpiniste Marco Confortola a affirmé avoir terminé l’ascension de son 14ème sommet de plus de 8.000m. Mais cette annonce n’a pas tardé à déclencher un véritable scandale. Au cœur de l’affaire : le gout immodéré du grimpeur pour une forme de vérité alternative…
Marco Confortola, alpiniste italien, a annoncé en juillet 2025 avoir gravi les 14 sommets de plus de 8 000m sans oxygène. Une proclamation réalisée à la descente du Gasherbrum I, le dernier 8.000 de sa « liste ». Mais cette annonce a déclenché un véritable scandale. De grandes figures de l’alpinisme comme Simone Moro, Silvio Mondinelli, Marco Camandona ou Reinhold Messner l’accusent d’avoir truqué des photos. Et même inventé plusieurs de ses ascensions. Des doutes existaient déjà sur Kangchenjunga en 2021, où il avait utilisé une image recadrée d’un autre grimpeur. Ou encore sur le Nanga Parbat en 2023, sans preuves solides de sommet.
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Les accusations se sont multipliées. Faux clichés sur le Makalu et le Lhotse. Sommets jamais atteints sur l’Annapurna ou le Dhaulagiri. Et encore des usurpations de photos d’autres alpinistes. L’Himalayan Database a expliqué qu’un réexamen de ses prétendus exploits était en cours. En Italie comme en Europe, la polémique a pris une ampleur considérable, mettant en cause la crédibilité de Confortola, pourtant guide reconnu et athlète sponsorisé.
Au-delà du cas personnel, l’affaire révèle un problème plus large : la difficulté de vérifier les sommets dans l’Himalaya, la pression des sponsors et les manipulations facilitées par la technologie. Là où autrefois la parole d’un alpiniste suffisait, la communauté s’inquiète désormais du nombre de fausses ascensions passées sous silence. Cette crise éthique fragilise une discipline qui se veut pourtant fondée sur l’honnêteté, l’humilité.
Illustration © M. Confortola IG