par Il y a quelques jours, un évènement de ski freestyle se déroulait à Riyad, Arabie Saoudite. Plus d’une dizaine d’athlètes internationaux avaient fait le déplacement. Dans ce qui s’apparente à une nouvelle démonstration de sport-washing Made In Arabie Saoudite.
« C’est excitant de venir ici… et de commencer à élargir l’horizon du sport » explique Tanner Hall multimédaillé aux X-Games. De son côté l’Italien Ralph Welponer se réjouissait de « skier en plein milieu du désert ». Le champion suédois Henrik Harlaut, fort de sa victoire et de son chèque de 50.000 dollars, soulignait aussi « je me suis tellement amusé » ! Les athlètes ne boudent pas leur plaisir. Les chèques pour les gagnants sont bien au-dessus de la moyenne pour ce type d’événements. Avec un déplacement pris en charge par l’organisation, et un chèque de 2000 dollars de défraiement, l’aller-retour jusqu’à Riyad était plus qu’attrayant pour les skieurs invités.
Après le football, le golf, la F1… le ski !
Après le football ou encore le golf, l’Arabie Saoudite continue ses investissements dans le monde du sport. Quelques milliers de dollars en quelques heures de présence sur un tremplin recouvert de neige dans le centre de Riyad, c’est tentant. Notamment pour un sport qui est loin de rouler sur l’or. Alors des athlètes sont venus et partagent leurs bonnes impressions à leurs milliers de fans. Un évènement de ski à Riyad semble ainsi tout ce qu’il existe de plus normal.
Qu’importe le flacon…
Et qu’importe si les femmes n’étaient pas conviées (elles pourraient l’être l’année prochaine). Alors que le ski freestyle fait des efforts partout ailleurs sur la parité hommes/femmes. Qu’importe si on a dû fabriquer 500 tonnes de neige en plein désert. Dans un pays qui a épuisé ses nappes phréatiques et compte désormais quasi exclusivement sur le dessalement de l’eau de mer pour boire… et donc fabriquer de la neige ! Et qu’importe surtout si l’Arabie Saoudite est tristement connue pour son rapport aux droits de l’homme. Des journalistes tués aux opposants emprisonnés en passant par les femmes aux droits réduits et des minorités LGBT carrément criminalisées.
Sous les post réjouis des participants sur les réseaux sociaux, les commentaires sont cinglants. Comme un fan de ski qui lance : « Cet événement est vraiment nul. Ne laissez pas les Saoudiens laver leurs crimes avec notre sport ! ». Ou encore « Ruiner les valeurs et principes de ce sport pour 50k, triste de voir que n’importe qui peut être acheté de nos jours »
Sport-washing : « procédé qui permet à une nation d’améliorer sa réputation par le sport ». De la vitrine mondiale offerte à Hitler par les Jeux de Berlin en 1936 à la Coupe du Monde de football au Qatar en passant par le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, le sport sert depuis longtemps de soft power aux dictatures et autocraties.
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