L’exode rural des régions de montagne est un phénomène majeur au Népal et il est difficile d’inverser la vapeur. Les autorités locales tentent de trouver des moyens créatifs pour attirer ou retenir leurs habitants.
Dans certains villages du pays sherpa, les maisons sont vides. Les habitants se sont engagés comme porteurs ou guides pour les touristes des cimes. Mais ce n’est pas la seule région du Népal où les villages se dépeuplent. Lors du dernier recensement de population, 32 districts sur les 77 que compte le pays s’étaient brutalement dépeuplé. Dans le district de Tehrathum, les chiffres sont frappants. La population est passée en quelques années de 113.000 à 89.000 habitants et la tendance est à l’accélération. Certains villages ont tout bonnement perdu toute leur population. Ces districts qui voient les habitants fuir ont un point commun : ils sont situés en montagne. Mais pas dans les quelques régions qui attirent des touristes du monde entier et maintiennent une activité économique viable. Les autres. Celles qui sont difficilement accessibles par la route. Inaccessibles en période de mousson. Celles où le système de santé est quasi inexistant et l’éducation aux abonnés absents.
Népal, les habitants quittent les villages de montagne
Et c’est un cercle vicieux. Plus les habitants partent vers les villes (bien souvent la grande ville la plus proche et même bien souvent vers la vallée de Katmandou), plus il est difficile de rester. Les instituteurs et les médecins ne veulent pas de cette vie moins confortable qu’en ville, rappelle le Nepalitimes. L’abandon de nombreuses terres cultivées laisse la jungle progresser et avec elle sa vie sauvage. Résultats, les paysans qui souhaitent rester font face à une augmentation des problématiques de cultures ravagés par des animaux. Sans compter que les effets du réchauffement climatique ont déjà rendu le métier plus incertain qu’auparavant.
Les autorités fédérales et régionales, qui avaient promis un développement équilibré des zones rurales, ne réussissent pas à inverser la vapeur. Et bien souvent, elles investissent dans des infrastructures pour connecter les villes entre elles plutôt que pour les relier aux villages de montagne. C’est donc très localement qu’on tente de trouver des solutions. Le petit village de Chhathar propose ainsi une vache et 100.000 roupies (environ 700 €) à chaque famille qui reviendrait s’installer en montagne. Pendant que d’autres tentent de dynamiser leur école. La solution d’investir dans l’éducation et la santé en zone rurale, et en infrastructure de transport, semble être toute trouvée. Mais pour l’heure, les ressources limitées restent phagocytées par les zones urbaines.
Illustration © Pixabay