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Corovanirus : et pendant ce temps, la montagne se repose !

Depuis plus d’une semaine, l’accès aux massifs montagneux est strictement interdit. Les stations de ski sont également fermées. Leurs dizaines de milliers de clients sont rentrés chez eux. Depuis que les règles ont été clarifiés par le premier ministre, plus personne n’est supposé se promener à plus d’un kilomètre de chez lui/elle. Les parcs nationaux sont vides, le printemps débute sans skieurs de randonnée. Au-dessus du Lac d’Annecy, les parapentes se sont posés. Sur les flancs de l’Aiguille du Midi, le téléphérique s’est arrêté. Dans tous les massifs, la nature est vide de tout visiteur. Si tous ces bouleversements ne vont pas sans un impact économique que les pouvoirs publics tentent d’atténuer, la faune et la flore des montagnes voient les choses d’un autre œil. Un temps, les forces de l’ordre ont dû rappeler à certains pratiquants qu’ils devaient rester chez eux.

Mais désormais, le calme semble primer. La montagne se repose !

Aucun grimpeur ne viendra déranger les faucons pèlerins qui nichent dans la falaise du Ponteil. Aucun skieur hors-piste n’effrayera les tétras lyre sur les hauteurs du Monêtier-les-Bains. Aucun promeneur ne troublera la quiétude des gypaètes barbus qui couvent leurs œufs dans leurs nids à Bessans ou dans les gorges de la Daille à Val d’Isère. Aucun chasseur ne viendra tirer sur les chamois des Bauges. Aucun VTTiste n’apeurera les premières marmottes qui sortent de leur terrier dans le pré de Mme Carle.  

Au Népal, les braconniers pourraient en profiter

Les montagnes françaises ne sont pas les seules à respirer. Pour quelques semaines ou quelques mois. Au Népal où les treks et expéditions du printemps ont été interdits, les parcs nationaux soufflent un peu. Ils couvrent près de 27% du territoire népalais et accueillent près d’1,5 millions de visiteurs par an (étrangers et népalais confondus). « Auparavant, il était difficile de voir la faune et les oiseaux, maintenant il y a des troupeaux très visibles dans le Langtang » explique Mukesh Chalise, naturaliste népalais au journal Nepali Times.

Il raconte également que la très grande baisse de fréquentation des parcs qui avait suivi le tremblement de terre de 2015 avait déjà contribué à une augmentation de la quantité d’animaux sauvages dans ce parc. Comme les bonnes nouvelles ne viennent jamais sans contrepartie, au-delà des difficultés économiques que rencontrent déjà les professionnels népalais du tourisme, un autre danger guette la nature. Les animaux sauvages qui se méfient moins de l’homme les expose sérieusement aux braconniers. Si Katmandou a réussi à réduire drastiquement le marché du braconnage ces dernières années, un retour en arrière n’est hélas pas à exclure.

Illustration La montagne se repose © DR

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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