Ville de Pleine Conscience

Un temple au cœur du barrage dans la Ville de Pleine Conscience !

Drôle d’image que ce temple intégré dans un barrage au cœur de l’Himalaya. Bienvenue dans la ville de demain, la ville de Pleine Conscience à Gelephu, Bhoutan.

Un temple au milieu d’un barrage. Une centrale hydroélectrique habillée d’interminables escaliers colorés qui offrent des vues sur le paysage et des balades méditatives à n’en plus finir. Au cœur de ce dédale ouvert aux moines comme aux visiteurs, un temple bouddhiste. C’est l’une des nombreuses idées issues du grand projet lancé par le roi du Bhoutan sous le nom « Gelephu ville de Pleine Conscience ».

Dans la tradition du pays, il est question de transformer 1.000 km² autour de la ville de Gelephu (sud du pays) en un modèle de ville de demain. Mais n’allez pas imaginer des gratte-ciels ou des stations de ski en plein désert, le roi du Bhoutan n’est pas prince d’Arabie Saoudite. L’approche est toute autre mais ces idées sont encore loin de se réaliser. Ces images ne sont donc, à ce stade, que des projets en 3D.

Pour transformer ce projet en réalité, le pays cherche évidemment des investisseurs, nationaux et étrangers. Et en la matière la copie du Bhoutan n’est pas totalement vierge. On sait que lors de sa dernière visite en Inde, le Roi a rencontré le milliardaire Gautam Adani. On sait aussi la présence du capital-risqueur américain Tim Draper dans l’entourage des projets royaux. Pour l’heure, la version officielle à Thimphou est que de nombreux investisseurs étrangers sont intéressés par le projet mais que leurs noms ne seront révélés que plus tard…

Un projet de ville, inspiré du Bonheur National Brut

Le projet, dessiné par un cabinet danois (BIG), s’inspire des neuf piliers du Bonheur National Brut. Des grandes places pour favoriser la vie en communauté, un paysage parcouru par les cours d’eau et structuré autour de ponts habitables « qui connectent la nature et les hommes, le passé et le futur, le local et le global » souligne Bjarke Ingels, qui a dirigé l’équipe en charge du projet. Chaque pont est un lieu emblématique de la ville. L’un d’eux abritera un centre spirituel bouddhiste. Un autre un complexe de santé faisant le lien entre la médecine traditionnelle et la médecine dite moderne. Une université sera abritée dans un troisième pont… Deux parcs nationaux seront à portée de main des habitants et des rizières complèteront le paysage et contribueront à absorber les pluies de la mousson.

« Inspirée par la culture bhoutanaise de respect et de compassion envers les autres et la nature, la Ville de Pleine Conscience est conçue pour optimiser les systèmes écologiques, grâce à un développement urbain qui relie la flore et la faune, ainsi que les gens et les idées » explique Giulia Frittoli, qui a également travaillé sur le projet. Des corridors biologiques sont notamment intégrés à la ville pour permettre les migrations de la faune sauvage. Pour l’heure, certains Bhoutanais sont sceptiques et craignent les expropriations dans la région. Pour faire reculer cette défiance, tour à tour, d’éminents personnages du pays annoncent leur soutien au projet. Notamment plusieurs représentants religieux majeurs.

Dans son discours en fin d’année dernière annonçant le projet, le Roi a souligné qu’il avait « 43 ans et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour réaliser cette vision ». Selon la Constitution du pays, le Roi cède sa place à 65 ans. Reste donc une vingtaine d’années à Jigme Khesar Namgyel Wangchuck pour aider son pays à bâtir la Ville de Pleine Conscience. Nous suivrons avec attention les développements d’un projet aussi ambitieux.

Illustration © Brick Visual

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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