Dhaulagiri

David Goettler et Hervé Barmasse au camp de base du Dhaulagiri

Les deux alpinistes sont arrivés au camp de base de la septième montagne du monde. Après plusieurs semaines d’acclimatation au Népal, ils vont chercher à réaliser cette ascension hivernale majeure. S’ils réussissent cette ascension du Dhaulagiri en hiver, Goettler et Barmasse marcheront notamment dans les traces de Jerzy Kukuczka.

On l’apprenait il y a quelques jours seulement, David Goettler et Hervé Barmasse ne se sont pas acclimatés dans la vallée de l’Everest en décembre sans objectif. Ils ont fini par expliquer qu’ils visaient le Dhaulagiri et ses 8.167 mètres d’altitude. Un des 8.000 du Népal. Une petite fenêtre météo a été suffisante pour que l’hélicoptère dépose les deux hommes au camp de base. Ne vous attendez pas à une logistique d’ampleur, ils ambitionnent de gravir cette montagne mythique en style alpin. Comprendre : pas de cordes fixes, pas d’oxygène, pas de sherpas qui vous assistent… Loin, très loin des standards imposés sur les sommets de 8.000 par les expéditions commerciales.

Les premières hivernales au Dhaulagiri : 1982 ou 1985 ?

Le Dhaulagiri a été gravi en hiver un tout petit nombre de fois. En 1982, une expédition japonaise débutée tardivement en automne atteignait le sommet le 13 décembre. Une réalisation considérée par certains comme la première hivernale. Adam Bielczewski lui-même l’évoquait comme la première ascension hivernale du Dhaulagiri. Lui qui organisa quelques années plus tard la première hivernale sans oxygène supplémentaire. Une expédition qui remonte à 1985. Cet hiver-là, Bielczewski menait une équipe polonaise avec la fine fleur de l’himalayisme de l’époque, notamment Jerzy Kukuczka et Andrzej Czok. Ils se hissèrent tous deux jusqu’au sommet le 21 janvier.

Les conditions de cette ascension restèrent dans les annales. De retour en Europe, Bielczewski écrivit « Nous avancions pendant le pire hiver que le Népal n’ait jamais connu en 27 ans. Pendant les sept semaines d’action, il n’y a eu que quelques jours sans tempêtes ni chutes de neige ». Résultat, plusieurs alpinistes polonais rentrèrent au pays avec des doigts ou orteils gelés. L’expédition aurait d’ailleurs pu ne jamais connaitre cette fin puisque début décembre une violente avalanche ravagea le camp de base. Plus de peur que de mal, les plus gros débris de neige et de glace s’arrêtèrent plus haut, mais le souffle détruisit les tentes et du matériel fut retrouvé à près d’un kilomètre du site.

Illustration – le Dhaulagiri © Solundir by Wikimedia Commons | CC BY-SA 3.0  

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