Camp de base K2

L’interminable attente au K2 : le supplice psychologique des expéditions hivernales

Depuis plusieurs semaines maintenant, le géant de roche et de glace s’est transformé. La météo empêche toute escapade en altitude et les alpinistes doivent attendre. Un vrai supplice, au pied de la deuxième plus haute montagne de la planète : le K2. Mais une fenêtre météo se dessine peut-être.

Passée l’ascension victorieuse des Népalais mi-janvier, l’aventure au K2 n’est pas terminée pour autant. Il reste encore du monde au camp de base et pas des moindres. Certes, la première ascension est faite mais tout n’est pas une affaire de livres d’histoire. Nombre d’alpinistes au pied de cette montagne veulent atteindre le sommet, premiers ou pas. Mais le K2 a revêtu ses plus terribles habits depuis plusieurs semaines. Après la tragique chute de Sergi Mingote, la fenêtre météo mise à profit par les Népalais s’est refermée. Depuis, le vent souffle très fort et les alpinistes sont obligés de rester au camp de base. La plupart du temps dans les tentes. Une situation très compliquée à gérer, sur les plans physique comme psychologique.

La fatigue s’accumule au K2

Tout d’abord, l’heure tourne. Les jours s’ajoutent aux semaines passées dans des conditions très dures pour les organismes. Au premier rang des difficultés offertes par le climat : le froid. Depuis le début de l’expédition, les températures restent négatives même au camp de base. Des semaines passées dans un congélateur. Si certaines tentes sont chauffées, elles n’offrent qu’un confort spartiate. Difficile de se reposer vraiment dans ces conditions. La fatigue s’accumule et plus le temps passe, plus cette fatigue peut limiter les capacités sur la montagne. Mais cette fatigue a aussi et surtout un impact psychologique.

L’attente au camp de base : des hauts et des bas

Depuis des semaines, les alpinistes du K2 attendent. S’ils s’occupent au mieux, le temps passe malgré tout très doucement et ils ont largement le temps de gamberger, réfléchir « mais qu’est-ce que je fais là ? », se démotiver, se remotiver, se redémotiver… Certains, à l’instar de Tamara Lunger, tentent de s’en sortir par la méditation. Mais les hauts et les bas sont nombreux. Elle expliquait ce week-end : « Jusqu’à il y a deux jours, je pensais que mon rêve de grimper au sommet devait être mis de côté, mais hier matin je me suis réveillé avec un sourire et une brise légère et le soleil embrassant mon visage. Et tout cela m’a ramené dans la bonne énergie, au moins mentalement ! ». Avec humour, la Polonais Magdalena Gorzkowska illustre la dégradation de son état en douze jours passés sous la tente du camp de base.

Le supplice du K2 pourrait prendre fin cette semaine

Le supplice est encore pire sur le K2 quand le temps semble être beau au camp de base mais que les prévisions météo empêchent tout mouvement. Inutile de partir vers les camps d’altitude si on sait que le demi-tour va être obligatoire quelques heures plus tard. Alors il faut s’occuper, se maintenir en forme et rester motiver. Un défi de tailles pour tous ces grimpeurs, professionnels ou amateurs. La bonne nouvelle, c’est qu’une fenêtre météo pourrait s’ouvrir cette semaine. Suffira-t-elle à grimper jusqu’au sommet ? A suivre.

Illustrations © Seven Summit Treks

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