Everest

Everest : quelle expérience nécessaire pour gravir ses 8.849 mètres ?

Au fil des années, les expéditions sur le toit du monde concentrent de plus en plus de grimpeurs manquant de l’expérience nécessaire pour une telle entreprise. Alors de quelle expérience a-t-on besoin pour se lancer dans un projet d’ascension de l’Everest ?

En 2019, il y avait presque 900 alpinistes à parvenir au sommet de l’Everest en quelques jours seulement. Un record qui ne va pas sans incident. Ce seul printemps, près d’une dizaine de grimpeurs sont morts en essayant de gravir cette montagne mythique. Des guides expérimentés évoquent certaines agences peu regardantes sur l’expérience préalable des prétendants au sommet. Les opérateurs népalais sont notamment montrés du doigt. Et si la législation se durcit sur le versant tibétain, qui nécessite l’expérience d’un premier 8.000 avant l’Everest, le versant népalais n’en est pas là. Faute de règle claire, qu’en pensent les professionnels de la haute altitude himalayenne ? Tim Mosedale explique : «  Certaines personnes s’y rendent [à l’Everest] extrêmement mal préparées… et certaines de ces personnes parviennent au sommet. Malheureusement, d’autres paient le prix ultime ».

Des compétences techniques incontournables pour réduire les risques

Pour ce guide britannique, l’ascension de l’Everest n’est pas très technique mais nécessite tout de même des compétences de base en alpinisme. Du maniement des cordes, aux techniques de rappel ou d’assurage, en passant par la connaissance du terrain montagnard, la facilité à déterminer un itinéraire, à manier un piolet et des crampons, à se déplacer sur un glacier, à connaître les dangers qui entourent le grimpeur… Tout cela doit « devenir une seconde nature » pour que même diminué par la fatigue et l’altitude, l’himalayiste puisse réaliser certains gestes ou mouvements de façon quasi-automatique.

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Un apprentissage progressif, on ne commence pas par un 8.000 !

En plus de ces connaissances techniques et d’une excellente condition physique, de nombreux experts insistent sur la nécessité d’un apprentissage progressif de la haute altitude. Commencer dans les Alpes à 3.000 puis 4.000 pour être à l’aise avec l’essoufflement dû au manque d’oxygène. Puis monter plus haut, 6.000, 7.000, notamment dans le cadre d’expéditions longues. Passer presque deux mois au camp de base de l’Everest est aussi un défi psychologique. Les alpinistes patientent beaucoup, dans des conditions précaires (même si elles se sont considérablement améliorées), avec peu de contact avec le reste du monde (même si, là aussi, le Wi-Fi est arrivé). Si l’Everest est une découverte des expéditions longues, c’est ajouter une difficulté supplémentaire.

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L’expérience nécessaire pour l’Everest : découverte de la très haute altitude par paliers

Chez Elite Expeditions, l’agence de Nirmal Purja, le parcours type serait donc plutôt celui-ci . « Pour ceux qui cherchent à gravir leurs premiers sommets de 8000m, (…) le Broadpeak en été ou le Manaslu en automne » sont de premières expériences intéressantes. Elles doivent suivre « deux 6000m ou au moins un 7000m ». Des sommets pour débutants existent au Népal, « le Lobuche East un excellent sommet himalayen d’introduction » à la haute montagne. IL culmine à 6.119m. L’agence cite aussi « l’Aconcagua » comme bonne entrée en matière. Dans ces conditions, et sous réserve d’un entrainement suffisant et de connaissances adéquates, il est donc question de 3 à 4 expéditions minimum avant de s’attaquer à l’Everest. Ces différents paliers permettent aux grimpeurs de découvrir comment leur corps réagit à la très haute altitude et au manque d’oxygène.

Un besoin en équipement vestimentaire de qualité

Toute entreprise d’alpinisme nécessite d’être équipée à la hauteur des besoins de la tâche. Grimper un 8 000 mètres, qui plus est l’Everest, est loin d’être une aventure sans danger et des précautions doivent être prises. Parmi celles à considérer, l’une d’entre elles concerne le besoin en équipement de qualité.

Le choix obligatoire d’un vêtement technique

Il est essentiel de choisir le bon vêtement d’alpinisme, celui qui va conserver la chaleur et protéger du froid et des tempêtes de neige lorsqu’elles s’abattent sur les grimpeurs en pleine ascension du mythe. Il en va de sa survie et un mauvais équipement peut conduire au drame, comme cela est déjà arrivé maintes fois par le passé.

  • Les vêtements doivent être légers, pour pouvoir être glissés dans un sac à dos afin de pouvoir se changer en cas de besoin.
  • Les vêtements doivent être robustes pour résister aux aléas d’une ascension d’une telle envergure.
  • L’imperméabilité des vêtements est un critère de choix à considérer avant d’envisager de gravir l’Everest.
  • Les vêtements ont besoin d’être équipés d’une technologie coupe-vent, car on sait combien les vents peuvent être violents à une telle altitude.
  • Le vêtement doit être anti-transpirant pour sécher rapidement et ne pas laisser l’humidité gagner le corps et entraîner des complications.

Acquérir ces compétences et cette expérience nécessaire pour des 8.000 comme l’Everest prend du temps, plusieurs années. Difficile donc de se lancer du jour au lendemain dans une expédition à l’Everest. L’utilisation d’oxygène, l’aide de sherpas, le matériel dernier cri : tout cela contribue à aider l’alpiniste, à limiter certains risques. Mais rien ne remplace l’expérience acquise sur d’autres montagnes !  

Illustrations © DR

  

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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