Aucun sommet mais de nombreuses tentatives du Karakoram à l’Himalaya : bilan des expéditions hivernales 2022.
L’hiver météorologique est terminé sur les plus hauts sommets du monde. Avec l’arrivée du mois de mars, c’est traditionnellement des conditions plus clémentes qui vont petit à petit s’imposer sur les 8.000, du Karakoram à l’Himalaya. Et même si le printemps n’arrive officiellement (sur le calendrier) que le 21 mars, les expéditions hivernales sont d’ores et déjà terminées. En quelques mots, voici toutes les initiatives lancées cet hiver sur des sommets de 8.000. En résumé, aucune n’a atteint le sommet. Certaines ont persisté, d’autres non.
Que retenir de cet hiver 2022 à 8.000m ?
Avant tout que la météo n’a facilité la tâche à aucune équipe. Atteindre le camp de base a même été difficile pour certaines. Et ce n’était que le début des problèmes…
Les hivernales 2022 côté Pakistan
Nanga Parbat, 8.126 mètres. Engagés sur le terrible versant Rupal, David Goettler et Hervé Barmasse ont préféré renoncer. La météo était terrible et les chances qu’elle s’améliore et que la montagne redevienne accessible étaient trop faibles au goût des deux Européens. Ils ont plié boutique fin janvier. Après un mois à s’aventurer sur différentes voies et à explorer plusieurs possibilités sur ce versant jamais gravi en hiver.
K2, 8.611 mètres. Après un hiver dernier (plus qu’) extraordinaire sur le K2 : 10 hommes au sommet et 5 morts, l’expédition commerciale de cet hiver ne faisait plus rêver les foules. La cliente, Grace Tseng, ne pouvait masquer son manque d’expérience mais cela ne l’a pas empêché d’atteindre le Camp 3 et peut-être même le Camp 4, nous manquons de détails. En tous cas, les sherpas qui l’accompagnaient ont ouvert la voie jusqu’au Camp 4. Et une tentative de sommet aurait été lancée si la météo avait un peu aidé. Hélas, les conditions réunies pour le succès de l’hiver dernier n’étaient pas au rendez-vous cette année.
Les hivernales 2022 au Népal
Everest, 8.849 mètres. C’était la seconde expédition en solitaire sur l’Everest pour l’Allemand Jost Kobusch. Lui aussi a fait face à des conditions parfois très difficiles, notamment à cause du vent. Mais son aventure sur l’Arête Ouest s’est terminée il y a quelques heures. Il a tenté jusqu’à la dernière minute de l’hiver. Et « au final, j’ai appris beaucoup de choses et je suis très reconnaissant d’avoir pu en arriver là » a-t-il écrit.
Manaslu, 8.163 mètres. Simone Moro et Alex Txikon (et leurs équipes) revenaient pour le deuxième hiver consécutif sur la forteresse du Manaslu. Les conditions étaient telles que les grimpeurs ont préféré à plusieurs reprises abandonner leur camp de base pour rejoindre la vallée et même Katmandou. Pour Moro, c’était la 4ème tentative et il totalise désormais près d’un an à patienter pour une fenêtre météo sur les pentes du Manaslu.
Cho Oyu, 8.188 mètres. Deux équipes népalaises étaient engagées pour ouvrir un nouvel itinéraire sur le versant népalais de cette montagne généralement gravie par le Tibet. Une ambition visant à développer l’industrie des expéditions côté Népal, et à réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine. La dernière tentative de l’hiver n’a rien donné, encore à cause de la météo. Les Népalais en sont néanmoins convaincus, cette face Sud est largement praticable pour monter des expéditions commerciales.
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